Conférence de presse de de la porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova à Moscou, le 19 avril 2018


Source : Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie

Transcription :

 
Sur les 235 ans du rattachement de la péninsule de Crimée à la Russie
Aujourd’hui nous fêtons les 235 ans du rattachement de la péninsule de Crimée à la Russie. Le 19 avril 1783, l’impératrice Catherine II a publié le Manifeste sur le rattachement de la Péninsule de Crimée à la Puissance russe et la création de la Région de Tauride, gérée par le prince Grigori Potemkine qui a reçu le titre “de Tauride” pour ses efforts. 
Sur les pourparlers du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura

Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’entretiendra le 20 avril à Moscou avec l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’Onu pour la Syrie Staffan de Mistura.
Ils examineront en détail le progrès du règlement syrien et ses perspectives, notamment dans le contexte des répercussions des actions agressives des États-Unis et des pays qui ont soutenu leur opération illégale contre Damas le 14 avril.
Sur la séance du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de coopération de Shanghai
Le 24 avril à Pékin, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Organisation de coopération de Shanghai.
Dans le contexte des préparatifs de la nouvelle rencontre des leaders des pays membres de l’OCS qui se déroulera du 9 au 10 juin à Qingdao (Chine), les ministres évoqueront le développement ultérieur des activités de l’OCS. Ils examineront également les questions d’actualité internationale et régionale.
Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov prendra part à plusieurs rencontres de travail bilatérales en marge de la réunion du Conseil. 
Sur la lettre d’un citoyen allemand parvenue au Ministère russe des Affaires étrangères
Je viens de lire un courrier qu’on nous a envoyé d’Allemagne par voie postale. Je ne peux pas ne pas en parler car il ne s’agit pas d’un message unique: nous recevons des centaines de lettres de ce genre du monde entier.
Celle-ci est intitulée “Excuses”. Je la cite: “Monsieur le Ministre, je voudrais vous présenter mes excuses pour le comportement hostile de mon Gouvernement allemand et de ceux d’autres pays occidentaux dans leur relations officielles avec vous et avec la Russie. Je considère ce comportement comme malhonnête, menteur et lâche. Poursuivez votre politique lucide. Je vous souhaite du succès. J’ai 54 ans, je suis un véritable homme allemand, un catholique. Veuillez agréer l’expression de mes salutations distinguées”. La lettre contient également des vœux personnels.
C’est une histoire très éloquente.
Sur les événements en Syrie
L’événement central de la semaine dernière en Syrie et dans la région a évidemment été l’agression ouverte commise par les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France, qui ont lancé le 14 avril des frappes de missile massives contre la Syrie. Je ne veux pas me répéter et consacrer beaucoup de temps à cet événement, car l’évaluation appropriée de cette violation grossière de la Charte de l’Onu et des principes fondamentaux du droit international commise sous un prétexte fallacieux et provocateur basé sur l’utilisation présumée d’armes chimiques par les forces gouvernementales syriennes dans la ville de Douma, a déjà été exposée plus d’une fois par le Président russe Vladimir Poutine et le Ministère russe des Affaires étrangères.
Dans la nuit du mardi 17 avril, les médias ont publié des informations sur une nouvelle attaque contre la Syrie, sur des frappes de missile contre la base aérienne d’Al-Chaayrate, mais les autorités syriennes ont annoncé plus tard qu’il s’agissait d’une fausse alerte et qu’il n’y avait eu aucune nouvelle agression.
Dans tous les cas, les répercussions négatives de tous ces événements ont immédiatement été ressenties sur place. Elles ont confirmé nos suppositions indiquant que l’objectif réel des actions de la “troïka” occidentale était de permettre aux radicaux et aux extrémistes de reprendre haleine, de reprendre leurs forces et de faire perdurer les hostilités sur le sol syrien afin de compliquer le règlement politique.  
Ainsi, on a constaté à Douma la mobilisation des extrémistes irréductibles qui ont tiré mercredi 18 avril sur les collaborateurs du Département de la sûreté et de la sécurité de l’Onu qui évaluaient la situation et élaboraient les plans de déplacement du groupe d’experts de l’OIAC sur les lieux de l’attaque chimique présumée. Ce qui n’est pas anodin. Les djihadistes et les extrémistes craignent visiblement la présence des membres et des experts de l’OIAC sur place.
Dans la région du Qalamoun oriental, où le conseil de la ville de Doumeir avait annoncé la décision des forces locales de déposer les armes et de rentrer dans le giron de l’État, les combattants résistants ont tiré des missiles depuis le système Grad sur les positions de l’armée syrienne dans cette zone, y compris sur l’aérodrome local.
Dans la province de Hassaké, on a enregistré pour la première fois depuis des mois des combats entre lesdites Forces démocratiques syriennes et Daech.
La situation reste compliquée sur la rive Est de l’Euphrate dans la province de Deïr-ez-Zor. On constate une fréquence accrue des actes de sabotage des combattants de Daech contre les positions de l’armée entre les villes d’Al-Mayadin et d’Abou-Kemal. 
Toutefois, les tendances positives perdurent également. La situation dans la Ghouta orientale, où l’on rétablit actuellement la vie pacifique, reste globalement stable. Ainsi, mardi 17 avril, plus de 400 civils sont revenus à leur foyer dans la région.
Les combattants de Jaych al-Islam finalisent actuellement leur retrait de la ville de Douma. Plus de 12 000 personnes – les combattants et les membres de leur famille – ont été transportées vers le nord de la Syrie depuis le mois d’avril. On a découvert dans les quartiers de Douma qu’ils avaient quittés un laboratoire souterrain de production de substances toxiques – du gaz moutarde soufré et azoté – ainsi qu’une usine d’armes. Les dépôts des combattants contenaient 1,5 tonnes d’explosifs, 250 mines et 25 kg de TNT.
Le 17 avril, les combattants de Jaych al-Islam se sont mis à déposer leurs armes dans la ville de Doumeir au nord-est de Damas. Près d’un millier de personnes devraient quitter la ville pour se diriger au nord de la province d’Alep. 

Sur l’allocution du représentant du Ministère russe de la Défense lors de la 58e session spéciale du Comité exécutif de l’OIAC

Le représentant du Ministère russe de la Défense a pris la parole lors de la 58e session spéciale du Conseil exécutif de l’OIAC qui s’est déroulée le 16 avril à la Haye.
Il y a quelques jours, la scandaleuse organisation des Casques blancs a publié un communiqué sur une attaque chimique prétendue à Douma. Un grand nombre de fakes – des photos et des vidéos prétendument tournées sur les lieux – ont été partagés sur les réseaux sociaux. On peut en effet confirmer le lieu de cet événement. Toutefois, les situations et les événements montrés par ces images sont souvent faux. La présentation du représentant du Ministère russe de la Défense a démonté ces images “exclusives” et souligné non seulement le caractère truqué de ces photos et de ces vidéos, mais aussi un manque ridicule d’attention lors des préparatifs de ces mises en scène dans lesquelles on forçait les enfants à jouer le rôle des morts et des blessés, des victimes d’un gaz mortel. Il s’agit d’un mélange de matériaux créés à la va-vite, d’une ignorance et d’une incompréhension des sujets évoqués.

Les vidéos publiées suite aux informations sur les attaques chimiques montraient des familles entières prétendument mortes. On a tourné ces images dans des appartements situés à différents étages du même immeuble. Dans une vidéo, un garçon pourtant un pull-over rayé et ayant une marque sur sa tempe se trouve par terre dans un corridor, tandis qu’une autre vidéo le montre couché sur le tapis dans une autre pièce.

Dans une vidéo, une fille portant un pull-over rouge est couchée sous une couverture rayée et on la revoit sur des photos au centre d’une autre pièce parmi de nombreux corps d’adultes. Autrement dit, il s’agit d’un fake absolu.     
Tout cela pose une question légitime: comment ces enfants prétendument morts peuvent-ils se déplacer entre les locaux? Quelle est la raison de ces manipulations si l’objectif principal de ces vidéos était de confirmer l’attaque chimique? C’est évident: partager rapidement un grand nombre de ces témoignages vidéo. On avait moins besoin d’actions raisonnables que d’actions rapides, car il fallait persuader les spectateurs du côté émotionnel de la question, détourner leur attention d’un grand nombre d’incohérences. On avait besoin d’un caractère émotionnel.
Il faut noter que les Casques blancs ont organisé des manipulations similaires lors de la mise en scène d’une attaque chimique à Khan-Cheikhoun. On se rappelle parfaitement de la petite fille dont l’image avait été utilisée dans beaucoup de vidéos, dans un état différent et dans des lieux différents. Elle est morte dans une vidéo mais parfaitement vivante dans une autre.
L’aspect le plus inquiétant de cette histoire réside dans le fait que ces fake news sont rapidement repérés et partagés par les médias occidentaux principaux tels que le Guardian ou Euronews qui ont publié des vidéos dans lesquelles des secouristes aident les enfants prétendument empoisonnés sans aucun moyen de protection sur leurs mains, tandis que des gens à l’arrière-plan mangent calmement des kebabs.  
Comment peut-on donc prendre ces décisions sans poser aucune question aux metteurs en scène? Car suite à ces désinformations terribles, Damas a subi les bombardements d’acteurs internationaux avares de n’importe quels prétextes, même très grossiers et ridicules. 
Peut-on imaginer quelque chose de plus terrifiant? Oui. Les forces gouvernementales syriennes ont découvert sur le territoire libéré de la Ghouta orientale des conteneurs de chlore allemands, ainsi que des fumigènes produits dans la ville britannique de Salisbury. Aujourd’hui, tout le monde sait probablement où se trouve Salisbury. Il est même difficile de commenter ce fait qui est tout simplement terrifiant et torpille la foi en l’humanité de certains États. Nous ne parlons évidemment pas des États entiers, mais des politiciens et des dirigeants qui donnent des ordres similaires et appliquent des décisions de ce genre.
Je voudrais également attirer l’attention sur le fait que le Daily Mail, quotidien britannique, a publié en janvier 2013 un article mentionnant le consentement de la Maison blanche à ce que les États-Unis et leurs alliés lancent une attaque chimique en Syrie pour en rejeter ensuite la responsabilité sur le Président syrien Bachar al-Assad et renforcer ainsi les opérations internationales dans ce pays.
La Russie et la Syrie ont annoncé à plusieurs reprises l’existence de données sur les préparatifs de provocations chimiques par les combattants, ainsi que sur la découverte d’ateliers souterrains de production de tous types d’armes sur les territoires libérés de la Ghouta orientale. Les informations correspondantes ont été et seront envoyées à l’OIAC, mais restent malheureusement ignorées par les médias de masse et les pays occidentaux qui font tout pour que personne n’y prête aucune attention.     

Sur les preuves du caractère fictionnel de l'”attaque chimique” à Douma

Maintenant, parlons des prétendues preuves des attaques chimiques qui auraient été commises par le gouvernement syrien dans la ville de Douma et du caractère fictionnel de beaucoup de ces informations.

Vous le savez, l’Occident a accusé les autorités syriennes d’avoir utilisé l’arme chimique contre la population civile le 7 avril à Douma. A titre de preuves ont été désignés les médias et les réseaux sociaux, où circuleraient suffisamment d’informations qui permettraient de conclure à un crime du gouvernement syrien. C’est précisément les vidéos “fake production” réalisées par l’organisation des Casques blancs qui ont servi de prétexte pour lancer les frappes de missiles contre le territoire d’un État souverain et membre de l’Onu – la Syrie.
Mais comme nous le disons toujours, et comme cela s’avère toujours être le cas, la vérité fait surface peu à peu. De plus en plus de preuves viennent appuyer le fait qu’il n’y a pas eu d’attaque chimique commise par le gouvernement syrien à Douma comme on nous l’a dit. Tandis que les spécialistes de l’OIAC commencent seulement leur travail dans cette ville apparaissent des preuves montrant que ladite “attaque chimique” de Douma n’était rien d’autre qu’une mise en scène et une dangereuse provocation médiatique. Je rappelle que le Ministère russe de la Défense a diffusé une vidéo avec la déposition de deux médecins syriens. Selon eux, toutes les victimes amenées à l’hôpital ne montraient aucun signe d’empoisonnement par des substances toxiques. Hier, les correspondants de guerre de médias russes, cette fois Evgueni Poddoubny et Alexandre Kots, ont réussi à trouver et à interroger à Douma le garçon syrien qui a été utilisé dans ces fameuses mises en scène.
“Nous étions au sous-sol, se souvient Hassan Diab. Maman m’a dit qu’aujourd’hui il n’y avait rien à manger, que nous mangerions seulement demain. Nous avons entendu des cris dans la rue. On criait pour que nous allions à l’hôpital. Dès que je suis entré on m’a attrapé pour m’arroser d’eau. Et après cela on nous a couchés sur un lit à côté d’autres personnes.” C’est une citation de ce reportage envoyé hier de Syrie par Evgueni Poddoubny. C’étaient les paroles du garçon.
Le père de Hassan n’était pas à la maison à ce moment-là, il travaillait. “Quand j’ai appris que mon enfant était à l’hôpital, j’ai demandé un congé et j’ai immédiatement couru sur place. Il n’y avait aucune arme chimique. Je fumais dans la rue, je ne sentais rien. Je suis entré à l’hôpital et j’ai vu ma famille. Les combattants ont donné des dattes, des biscuits et du riz pour la participation à ce tournage. Et tout le monde a été libéré pour rentrer chez lui. Mon enfant se sentait parfaitement bien”, souligne le père de Hassan.
Nos journalistes ont également réussi à discuter avec le personnel médical de l’hôpital de la ville syrienne de Douma. “Aucune victime d’empoisonnement par des substances toxiques n’a été reçue dans notre hôpital le 7 avril. Oui, des hommes sont apparus et ont commencé à s’arroser d’eau. Mais il n’y avait aucun symptôme correspondant. Ce jour-là plusieurs bâtiments ont été détruits, des incendies se sont déclarés. Plusieurs personnes ont rencontré des problèmes de respiration à cause de la poussière et de la fumée. Ils étaient amenés ici, nous les aidions quand quelqu’un est entré en criant: “Attaque chimique! Attaque chimique!” Et les gens ont commencé à s’arroser d’eau. En réalité, il n’y avait aucun signe de cela”, explique un employé de l’hôpital.
Nous sommes certains qu’avec le temps, toute la vérité sur cet horrible spectacle, cette dangereuse provocation, sera révélée. Beaucoup de choses dépendent évidemment des résultats de la mission de l’OIAC et de vous, messieurs les journalistes. Malheureusement, la décision de punir les autorités syriennes pour un prétendu usage de l’arme chimique a déjà été prise et mise en application.
Nous voudrions rappeler la situation de 2016 quand Christiane Amanpour, principale observatrice politique de la chaîne américaine CNN, dans une interview avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, avait apporté la photo d’un autre garçon syrien, Omran Daqneesh, à titre d’accusation d’un nouvel outrage des forces syriennes et de l’aviation russe à l’égard des enfants syriens. Quelques mois plus tard les journalistes russes avaient retrouvé ce garçon syrien. Vous vous souvenez de la photo de son corps pratiquement sans vie dans un fauteuil, qui avait fait le tour de la planète. C’est cet enfant qui a été retrouvé par les journalistes russes. Son père a dit que ce qui s’était passé à l’époque était un horrible fake et une monstrueuse manipulation de la conscience publique. Le garçon n’avait pas été touché par les bombardements de l’aviation russe ou des actions des forces gouvernementales syriennes, mais des agissements des extrémistes et des terroristes qui sévissaient dans la région à l’époque.
Mais tout cela se répète! Ce fake continue! Cette même Christiane Amanpour se présente chaque semaine sur la chaîne CNN. Vous n’imaginez pas le nombre de lettres que nous avons envoyées à la chaîne américaine pour obtenir des explications ou au moins des excuses de Mme Amanpour pour avoir utilisé cette photo dans l’interview avec le Ministre russe des Affaires étrangères pour manipuler la conscience publique à travers le monde. Nous n’avons pas obtenu de réponse.
Ce qui est cynique est que j’ai récemment reçu une invitation de Christiane Amanpour pour participer à son émission. Non, Mme Amanpour, je ne participe pas à votre émission. J’attends que vous présentiez vos excuses officielles et, en tant que journaliste, observatrice politique et personne à laquelle se réfèrent les politiciens, que vous trouviez la force de présenter des excuses pour vos – je le souligne – manipulations. Il est étrange qu’on ne vous ait pas rapporté ce que nous vous avons écrit, or nous avons beaucoup écrit. De plus, le bureau de la chaîne américaine CNN à Moscou nous répondait régulièrement. Je voudrais savoir si c’était de votre part ou de la part de vos assistants ?

Ainsi, pour le bien de la vérité et de la justice, comme quand on avait utilisé à l’époque en 2016 la photo du garçon syrien Omran Daqneesh, il aurait été juste de montrer la photo de Hassan Diab, que vous avez vue, à l’ex-premier ministre britannique David Cameron qui a été interviewé hier par Christiane Amanpour, par exemple (peut-être qu’elle l’a interviewé plus tôt, mais elle a été diffusée seulement hier) pour lui demander: “Que pensez-vous, monsieur Cameron, des manipulations des Casques blancs qui utilisent un enfant syrien dans leurs mises en scène qui servent ensuite de motivations pour nos pays, les USA et le Royaume-Uni, pour frapper un État souverain?” Je voudrais voir la réaction de l’ex-premier ministre britannique. Je suis certaine qu’il aurait quelque chose à dire. Ces gens savent toujours quoi répondre.

Encore une chose. Si quelqu’un devait devenir ces jours-ci le principal porte-parole et acteur au Conseil de sécurité des Nations unies, je pense que ce devrait être ce garçon syrien, Hassan Diab, et ses parents, qui raconteraient au Conseil de sécurité des Nations unies qui sont ces Casques blancs et comment ils préparent les fakes. Je pense que la famille de Hassan Diab trouvera les mots et les questions pour le Conseil de sécurité des Nations unies. D’ailleurs. J’ai noté qu’aujourd’hui la famille de Hassan Diab avait fait une déclaration sur sa disposition à faire une déposition à toute structure internationale concernant ce qui s’est passé à Douma avec leur famille. Qu’en pensez-vous: si cette famille voulait se rendre aux USA, à New York, pourrait-elle obtenir des visas américains? On voudrait espérer que cette question reste rhétorique dans tous les sens du terme.

Sur la réaction de la communauté d’experts française aux “preuves” présentées par les autorités françaises concernant l’utilisation d’armes chimiques par le “régime syrien” à Douma

Pour poursuivre avec l’histoire des photos et des vidéos truquées de la ville syrienne de Douma, je voudrais, en citant les médias français, partager avec vous la réaction intéressante et d’actualité au rapport publié par les services secrets français. Ce rapport a suscité un scepticisme raisonnable non seulement en Russie, mais aussi chez les experts et les journalistes français.
Même certains médias centristes, qui répètent d’habitude loyalement les estimations officielles, ont été obligés de reconnaître dans leurs reportages que le rapport ne s’appuyait pas sur des échantillons recueillis sur les lieux de l’incident présumé de Douma. Toutes les “preuves” revêtent un caractère strictement indirect ou se fondent sur les matériaux des réseaux sociaux – nous venons de les évoquer – dont l’authenticité ne peut pas être confirmée et dont on a appris qu’il s’agissait de fakes absolus.
Lors des débats parlementaires du 16 avril, des représentants de l’opposition ont souligné l’absence de preuves sérieuses de l’utilisation d’armes chimiques par les autorités à Douma. Beaucoup de députés ont ouvertement évoqué le caractère théâtralisé de cet incident. Ils ne comprenaient pas les raisons des frappes contre la Syrie, d’autant plus avec la participation de la France, avant l’aboutissement de la mission de l’OIAC. Ils se sont justement demandé pourquoi le bombardement des dépôts présumés d’armes chimiques syriennes n’avait eu aucun impact sur l’environnement.
Nous avons également posé ces questions. Tout le monde le fait. Aujourd’hui, les représentants des élites françaises le font donc également.
Pourquoi personne n’a été empoisonné? Peut-être ne s’agissait-il que de sites de production, et que la Syrie n’avait en réalité aucun arsenal?
Une vive polémique a été déclenchée par Frédéric Pichon, politologue et expert de la crise syrienne, connu pour ses opinions indépendantes.
En comparant le rapport français avec celui de l’OIAC du 23 mars, il – je voudrais souligner encore une fois qu’il s’agit d’experts français et pas russes ou prorusses – pointe le fait suivant. Le rapport de l’OIAC stipule que l’analyse des échantillons recueillis lors des inspections du 22 novembre 2017 dans les centres de recherche de Barza et de Jamraya n’a pas établi la présence de substances chimiques interdites. L’inspection n’a révélé aucune activité contredisant la Convention sur l’interdiction des armes chimiques. Frédéric Pichon est convaincu de l’impossibilité de relancer la production chimique dans un délai si réduit. Ainsi, le bombardement de Barza n’est qu’une farce visant à sauver la face des trois membres de l’Onu décidés à frapper coûte que coûte.
Qui plus est, le rapport français indique que les départements du centre syrien de recherches scientifiques de Barza et de Jamraya n’ont été enregistrés par la Syrie qu’en 2018. Mais comment donc l’OIAC a-t-elle pu y accéder dès novembre 2017?
Ce n’est que le début. Il est bien probable qu’on constate bientôt non seulement une augmentation des sceptiques parmi les experts et les journalistes, mais aussi des faits qui démentiront tous les arguments avancés en tant que preuves.

Sur la situation en Libye

Lors de la conférence de presse précédente, on m’a posé une question sur la santé du commandant de l’Armée nationale libyenne Khalifa Haftar, ainsi que sur les conséquences possibles pour la situation politique dans le pays.
Nous avons attentivement suivi ce sujet. Au cours de la semaine écoulée depuis les premières annonces de l'”hospitalisation” de Khalifa Haftar, nous avons reçu des informations très contradictoires sur la santé du commandant de l’Armée nationale libyenne. L’angoisse des médias concernant son état “critique” ne s’est heureusement pas confirmée. Selon nos sources au sein des structures officielles libyennes à l’est du pays, notamment du commandement de l’Armée nationale libyenne, les rumeurs mentionnées ont été exagérées et les prévisions qu’elles véhiculaient ne se sont pas réalisées.
En ce qui concerne les événements en Libye en général, la situation dans ce pays reste compliquée – pour ne pas dire plus. Malgré les efforts entrepris avec la médiation de l’Onu pour établir un dialogue inter-libyen à part entière, le processus politique traîne en longueur. Les parties n’arrivent toujours pas à trouver de solutions aux questions-clés de l’ordre du jour libyen. Tout cela complique la mise en œuvre de la feuille de route de l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’Onu pour la Libye Ghassan Salamé pour le règlement libyen, qui prévoit de convoquer en 2018 une conférence nationale en vue de l’élaboration des réformes constitutionnelle, législative et institutionnelle, ainsi que des préparatifs et de l’organisation de la présidentielle et des législatives.
Moscou est pourtant certain qu’il n’y a aucune alternative aux négociations. Nous confirmons cette position. Les Libyens doivent poursuivre le dialogue dans un esprit d’ouverture et de compromis. Ce point de vue et cette approche sont le seul moyen de résoudre l’objectif principal: rétablir l’unité de la Libye en respectant les intérêts de toutes les forces politiques et des groupes tribaux et régionaux, et créer les conditions nécessaires pour le développement durable du pays à l’avenir.
Nous espérons que les Libyens feront preuve de sagesse et trouveront les forces nécessaires pour surmonter les divergences existantes et obtenir des solutions mutuellement acceptables à tous les litiges dans le cadre de l’accord politique de Skhirat. En fin de compte, personne n’a plus d’intérêt que les Libyens eux-mêmes à aider leur pays à tourner le plus rapidement possible cette page “noire” de son histoire.
En ce qui concerne la Russie, depuis le début de la crise libyenne nous favorisons activement les efforts entrepris sous l’égide de l’Onu pour établir un large dialogue inter-libyen visant à mettre fin à la guerre civile dans le pays. Nous envisageons de poursuivre notre travail conjoint avec nos partenaires régionaux et internationaux, ainsi qu’avec toutes les parties libyennes pour contribuer à l’activité de l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’Onu pour la Libye Ghassan Salamé afin d’atteindre les objectifs fixés.

Sur la détection de la substance toxique BZ dans les échantillons biomédicaux des Skripal

Une session extraordinaire du Conseil exécutif de l’OIAC s’est déroulée le 18 avril à la Haye à l’initiative du Royaume-Uni. Je voudrais souligner qu’il s’agissait d’une séance à huis clos pour l’examen du rapport confidentiel des experts de l’OIAC qui s’étaient rendus au Royaume-Uni afin d’apporter leur assistance technique à l’investigation sur l’incident de Salisbury. Malgré ce fait, nous voudrions partager avec vous nos estimations – dans la mesure du possible puisqu’il s’agit d’un rapport fermé. En même temps, la situation est si compliquée, les accusations sont si dures et les propos de certains pays sont si absurdes, qu’il est selon nous nécessaire de partager avec vous toutes les informations existantes.
Le Directeur général du Secrétariat technique de l’OIAC a annoncé que la présence de la substance BZ dans les échantillons biomédicaux des victimes n’avait rien à voir avec l’affaire Skripal. Le chef du laboratoire principal (Rijswijk, Pays-Bas) a lui aussi déclaré qu’on avait dépisté un précurseur du BZ dans les échantillons, mais que ce dernier avait été sciemment injecté dans les échantillons par les experts de l’OIAC pour tester les compétences du laboratoire. Autrement dit, les échantillons relatifs à une affaire d’importance mondiale ont été envoyés dans un laboratoire dont il était encore nécessaire de confirmer les compétences en y ajoutant d’autres substances. On a souligné qu’il s’agissait d’une pratique standard de l’OIAC.

La délégation russe a contesté cette approche. L’incident de Salisbury est un cas exceptionnel ayant un retentissement international énorme. Les questions relatives à cette affaire sont tranchantes.

Comme vous le savez, deux citoyens russes ont été victimes d’un crime au Royaume-Uni il y a un mois et demi. Les Britanniques refusent toujours d’octroyer à la Russie les matériaux et les informations relatifs à l’affaire et à l’enquête. Selon des motifs connus à eux seuls, ils continuent d’insister sur une version absolument absurde stipulant l’utilisation d’une “arme chimique” par la Russie sur le sol britannique. Qui plus est, Londres ne cesse de répéter ce qui est visiblement son seul argument, “highly likely”, qui est déjà bien connu et est même devenu un dicton russe.

Dans tous les cas, ce mécanisme a été lancé et ce processus se poursuit. Les analyses des échantillons ont été réalisées et continuent de l’être. Qui plus est, on l’a fait dans des laboratoires certifiés par l’OIAC qui ont plus d’une fois confirmé leur qualification. C’est pourquoi, compte tenu du caractère odieux de l’affaire Skripal, les tests de ce genre semblent étranges et ne font que créer des idées fausses. Le Secrétariat technique de l’OIAC n’a pas non plus expliqué quels textes normatifs de l’Organisation avaient favorisé le choix de cette approche.

Dans ce contexte, la liste des questions russes ne cesse malheureusement de s’allonger.

Ainsi, le rapport indique que les laboratoires n’avaient qu’un seul objectif: vérifier la présence, dans les échantillons présentés, de la substance neurotoxique découverte par le Royaume-Uni. Ainsi, la réponse ne pouvait être que “oui” ou “non”. Les laboratoires ne recherchaient même aucune autre substance toxique.

Qui plus est, le rapport souligne la détection, dans les échantillons biomédicaux de Ioulia Skripal – ses analyses sanguines -, d’une substance chimique toxique dans un état inchangé – ce qui est très étrange car deux semaines avaient déjà passé depuis l’empoisonnement. Je voudrais souligner encore une fois, pour éviter des manipulations éventuelles, que nous nous appuyons sur les données circulant dans l’espace public. Si nous disons “l’analyse du sang de Ioulia Skripal”, nous n’avons aucune confirmation du fait qu’il s’agit en réalité de son sang, de celui de Ioulia Skripal. Encore une fois, nous utilisons les données accessibles dans l’espace public.

Je voudrais souligner que même une personne n’ayant pas les connaissances professionnelles nécessaires comprend parfaitement que toute substance chimique qui se retrouve dans l’organisme humain subit immédiatement des processus biochimiques qui se soldent par sa dissociation (on l’explique encore à l’école). On ne sait donc pas pourquoi ce cas a fait exception à la règle. C’est un mystère surnaturel.

Dans tous les cas, il faudra du temps à nos experts pour analyser en profondeur le rapport et en tirer des conclusions claires. Il est pourtant déjà évident que compte tenu de l’ambiguïté de toute cette situation, il nous est nécessaire de disposer de toutes les informations existantes sans aucune exception, au lieu de simples extraits du rapport ou de tweets le soutenant. Nous le disons au Secrétariat technique de l’OIAC et aux Britanniques. Nous espérons obtenir des réponses exhaustives à nos questions, ainsi que les matériaux de l’enquête.

Je voudrais souligner encore une fois la volonté de la Russie de coopérer activement avec la Grande-Bretagne pour élucider cette affaire qui est très compliquée depuis le début, mais est désormais encore plus confuse. Nous sommes prêts à coopérer au sein de n’importe quel programme de droit international. Nous recommandons avec insistance à Londres de ne pas s’empresser de détruire les preuves.      

Sur les crimes d’État britanniques

Et maintenant, attachez vos ceintures. Le 13 avril, lors d’une conférence de presse pour le corps diplomatique consacrée à la publication du rapport de l’OIAC, l’ambassadeur du Royaume-Uni en Russie Laurie Bristow a déclaré que la Russie était impliquée dans une “série d’assassinats commis sur ordre de l’État, notamment sur le territoire britannique”. Évidemment, ce n’est pas la première déclaration clairement russophobe d’un représentant britannique officiel ces derniers mois. Et dans l’ensemble, ce n’est pas la première déclaration britannique sortant du champ du droit, des normes de la décence et de toute morale. Ce n’est même pas la question. Laissons la morale et le droit de côté et parlons d’autre-chose. Peut-être que l’ambassadeur britannique ne connaît pas très bien l’histoire de son pays, son rôle et son implication dans les processus se déroulant dans d’autres pays depuis des siècles. Je ne pense pas qu’il faille accuser Laurie Bristow d’autre chose – d’absence de droit par exemple – car peut-être ignore-t-il vraiment sa propre histoire. L’écrivain britannique d’origine indienne Salman Rushdie a écrit: “Le malheur des Britanniques est qu’ils ne connaissent pas l’histoire de leur propre pays pour la simple et bonne raison que la plupart des événements se sont déroulés en dehors de son territoire. Sa situation insulaire, qui était à la base du statut impérial de la Grande-Bretagne, a causé une distanciation de tous les aspects accompagnant cette histoire”. Je pense que le moment est venu et que, depuis cette tribune, nous pouvons combler ce vide cognitif et nous plonger dans l’histoire du Royaume-Uni et son activité internationale intense avec toutes les conséquences qui en découlent. Parlons des commandes de l’État, d’une série d’assassinats et dans l’ensemble de la renommée de cet État.

L’histoire récente. On n’en parle pas très souvent, mais le Royaume-Uni a été l’une des plus violentes métropoles du point de vue des répressions vis-à-vis de ses colonies et des territoires dépendants. Notons la réflexion de la journaliste et écrivaine Afua Hirsch dans The Guardian du 22 novembre 2017, qui écrit que depuis la conquête normande de l’Irlande au XIIe siècle les Anglais se prenaient pour les “nouveaux Romains”. C’était leur grande prédestination: devenir de nouveaux missionnaires et apporter la civilisation aux “tribus retardées”, tout en recevant le droit d’exploiter les ressources, les terres et la main-d’œuvre sur ces territoires “rendus heureux”. Les Britanniques considèrent la création de l’Empire britannique comme un grand exploit moral, et l’effondrement de cet empire comme un acte de grande générosité.

Sur fond de cette vision généralisée de son histoire se perdent des faits simplement embarrassants. Il y a le principal: la motivation. Et personne n’a besoin de détails. Aujourd’hui nous allons parler des détails: l’instauration de camps de concentration pendant la guerre des Boers, qui a ensuite inspiré les nazis à créer leurs camps de la mort, l’anéantissement culturel total des États entre Ashanti en Afrique jusqu’à la Chine, les massacres sanglants commis par l’armée britannique en Irlande, le pillage du Bengale, l’exploitation des ressources naturelles à l’échelle industrielle, la traite d’esclaves – et ce ne sont que les gros traits.

A elle seule, l’Inde a tellement subi de la part des représentants britanniques! En 1930 a été publié le livre de l’historien américain Will Durant The case for India consacré à l’histoire et à la vie de ce pays. L’auteur conclut: “Plus je lis et plus je suis surpris et indigné par la torture évidente, intentionnelle et préméditée de l’Inde par l’Angleterre pendant 150 ans. Je commence à sentir que j’ai affaire au plus terrible crime de l’histoire mondiale.”

Le Royaume-Uni a laissé à travers le monde des lignes de fracture qui se ressentent tout particulièrement en Asie du Sud où, en 1947, un peuple a été divisé en deux de force. Et aujourd’hui chacune des deux parties surmonte les conséquences de l'”héritage” colonial britannique. Le député et ancien Secrétaire général adjoint de l’Onu Shashi Tharoor, homme d’État expérimenté qui s’est présenté à une époque au poste de Secrétaire général de l’Onu, respecté dans le monde entier à juste titre, a déclaré plusieurs fois que les autorités britanniques souffraient d'”amnésie historique” de leurs cruautés impériales. Difficile de ne pas être d’accord. Le 22 juillet 2015, à Oxford, il a notamment déclaré: “La part de l’Inde dans l’économie mondiale, quand le Royaume-Uni est arrivé sur son littoral, était de 23%. Après le départ du Royaume-Uni elle a baissé à moins de 4%. Pourquoi? Simplement parce que l’Inde a été gérée au profit du Royaume-Uni. Pendant 200 ans, la croissance britannique était financée grâce au pillage de l’Inde.” Selon Shashi Tharoor, de facto la révolution industrielle britannique a été réalisée grâce à la désindustrialisation de l’Inde. Le Royaume-Uni a provoqué plusieurs fois la famine en Inde, faisant entre 15 et 29 millions de morts. La plus connue est celle du Bengale en 1943, qui a emporté la vie de 4 millions d’Indiens. On pourrait penser que ce sont des réflexions journalistiques. Mais non. Le Premier ministre indien Narendra Modi a souligné le 24 juillet 2015, pendant le séminaire “Speaker’s Research Initiative”, que tout ce qui avait été dit par Shashi Tharoor correspondait à ce que pensaient les citoyens du pays. Je le dis à vous, monsieur Bristow.

Dans son livre Inglourious Empire paru l’an dernier, Shashi Tharoor rappelle les cruautés de l’Empire britannique en déclarant que l’ex-premier ministre Winston Churchill devait être considéré comme l’un des plus cruels dictateurs du XXe siècle. Ce dernier a déclaré dans une conversation avec le secrétaire d’État britannique à l’Inde et à la Birmanie Leo Amery: “Je hais les Indiens. C’est un peuple animal avec une religion cruelle. Cette famine est leur propre erreur, ils se sont reproduits comme des lapins”. Ce n’est pas nous qui le disons, ce ne sont pas nos inventions. C’est un fait.

Le peintre russe Vassili Verechtchaguine a peint sa célèbre œuvre Vent diabolique – ce n’est pas une comparaison symbolique – qui représente la méthode d’exécution répandue en Inde au XIXe, siècle qui a été inventée par le gouvernement britannique pour réprimer la révolte des cipayes. Le principe consistait à attacher le condamné à l’embouchure d’un canon et à l’exécuter en tirant à travers le corps. Cette exécution, parmi les plus brutales de l’histoire des civilisations, ne visait pas vraiment à détruire physiquement ou à intimider. Les autorités britanniques possédaient déjà tellement d’outils de torture et d’exécution infernaux que ce moyen n’était pas très original et honnêtement, connaissant les Britanniques, assez onéreux. Le fait est que du point de vue casto-religieux cette forme de mise à mort était absolument inadmissible pour les Indiens. Leurs corps étaient déchiquetés, indépendamment de la caste les défunts étaient enterrés ensemble, ce qui allait complètement à l’encontre des traditions des Indiens.

Voici un autre épisode: le 13 avril 1919, jour de Baisakh – la fête de la récolte et du Nouvel an célébrée à Pendjab – 50 soldats sous le commandement du général de brigade Reginald Dyer ont ouvert le feu sans avertissement contre un rassemblement de civils dans le parc de Jallianwala (Amritsar) au centre-ville. La plupart étaient des femmes et des enfants. Je voudrais souligner qu’il n’est pas question d’agissements de Britanniques, de citoyens du Royaume-Uni, mais de l’exécution d’ordres directs des autorités britanniques. Le nombre de victimes, selon les estimations britanniques, a atteint 379 tués et plus de 1000 blessés. Le Congrès national indien a annoncé 1000 morts et 1500 blessés. Malheureusement, pendant au moins plusieurs décennies après ces tristes événements, des millions d’Indiens seront encore victimes des agissements des autorités britanniques, notamment d’exécutions de masse.

A différentes époques, les autorités britanniques ont également commis des sévices en Afrique. Près de 13 millions de personnes ont été enlevées de ce continent en tant qu’esclaves (voilà en ce qui concerne la renommée, quand l’ambassadeur britannique reproche quelque chose à notre État). Sachant que le nombre de tués a été 3-4 fois plus élevé que les personnes enlevées. Autrement dit, le nombre de victimes a atteint plusieurs dizaines de millions de personnes. Le fondateur de la théorie de la société civile, le philosophe anglais John Locke qui a aidé à rédiger la Constitution américaine, a investi toutes ses épargnes dans la traite d’esclaves. C’est aussi un fait.

L’un des premiers camps de concentration de l’histoire a été utilisé contre la population civile par les forces britanniques pendant la guerre des Boers de 1899-1902. Dans ces camps étaient rassemblés les civils soupçonnés de sympathiser avec les rebelles ou potentiellement capables de leur apporter une aide. Leurs fermes étaient brûlées par les autorités britanniques, le bétail et les plantations qu’ils possédaient étaient détruites. Les femmes et les enfants étaient séparés des hommes. C’était avant la Seconde Guerre mondiale. Les hommes étaient envoyés dans des prisons éloignées situées dans d’autres colonies britanniques – en Inde et à Ceylan.

Dès que la communauté internationale a appris cette “invention” de lord Horatio Kitchener, commandant des forces britanniques, le gouvernement britannique a publié une explication officielle selon laquelle l’objectif de la création de ces camps était la “garantie de la sécurité de la population civile des républiques boers”, et les camps ont été rebaptisés “lieux de sauvetage”. C’est un peu comme avec les Casques blancs: prendre des combattants, des extrémistes et des terroristes rescapés, leur faire porter des “casques blancs”, écrire dessus “paix” et, par leur biais, commettre des provocations pour les enregistrer sur un portable et les diffuser à travers le monde en faisant passer cela pour la preuve qu’il faut sauver la population civile d’urgence. Des siècles ont passé. Rien n’a changé. Les prisonniers étaient appelés “hôtes du gouvernement britannique”. Au total, dans les camps, se trouvait la moitié de la population blanche des républiques boers – 200 000 personnes, dont près de 30 000 sont mortes de maladies et de famine.

Depuis la fin des années 1930 et jusqu’en 1948, des camps britanniques fonctionnaient à Chypre et en Palestine où étaient rassemblés des réfugiés juifs (les exécutions de Juifs y étaient également largement répandues).

Voici un autre chapitre sombre dans l’histoire du Royaume-Uni: les régiments tristement célèbres du Special Air Service (SAS) qui ont été utilisés dans plus de 30 conflits locaux, essentiellement dans les pays qui étaient à l’époque des colonies britanniques (y compris le Kenya et plusieurs pays au sud de l’Afrique).

En particulier, près de 50 anciens militaires du SAS faisaient partie du régiment rhodésien qui devait jouer un rôle central dans le complot préparé pendant la passation du pouvoir à la population autochtone de Rhodésie (actuellement Zimbabwe).

Les historiens pensent que le Royaume-Uni détient le record mondial de génocides. Des millions d’innocents ont été tués dans les colonies britanniques, c’est inimaginable.

Selon différentes estimations, sur ordre du gouvernement britannique ont été éliminés jusqu’à 90-95% des aborigènes d’Australie pendant la colonisation de l’île. Les aborigènes australiens ont été éradiqués. Ils n’étaient pas seulement tués, mais faisaient également l’objet d’expériences. On a apporté intentionnellement des maladies, notamment la variole, dans ce pays.

Le conflit armé entre les colonisateurs britanniques et les aborigènes de Tasmanie au début du XIXe siècle, surnommé “Black War” ou “Guerre noire”, a pratiquement conduit à l’éradication des Tasmaniens. Plusieurs historiens britanniques considèrent cette guerre comme un génocide. Les colonisateurs anglais ont été officiellement autorisés à tuer les Tasmaniens avec une récompense pour chaque mort. Voilà pour la réputation sur la scène internationale. Ils étaient empoisonnés, poussés dans le désert où ils mouraient de faim et de soif, ils étaient chassés comme des animaux sauvages. En 1835, près de 200 Tasmaniens ont survécu. Ils ont simplement été déportés sur les îles voisines.

Dans les années 1870, sur ordre des autorités britanniques, a été commis le génocide des Zoulous de la colonie du Cap, et en 1954-1961 le génocide des Kikuyus au Kenya. En réponse à l’assassinat de 32 colonisateurs blancs par les rebelles locaux, les autorités britanniques ont massacré 300 000 représentants de cette ethnie et ont interné 1,5 millions de personnes dans des camps. Le livre Imperial Reckoning: The Untold Story of Britain’s Gulag in Kenya de Caroline Elkins est consacré à ces événements. Il n’est pas très agréable ou confortable d’en parler dans les médias occidentaux, mais prenez l’histoire personnelle de l’ex-président américain Barack Obama. Comme nous l’avons lu, son père a subi la torture des Britanniques pendant la révolte au Kenya. Ou ce n’est pas vrai?

Il convient de rappeler également les tristement célèbres guerres de l’opium. En fait, pendant des décennies, Londres a empoisonné les citoyens chinois par des drogues. L’Angleterre exportait de l’opium en Chine et en tirait des revenus colossaux. De plus, cela permettait d’atteindre un objectif militaire stratégique: la décomposition de l’armée chinoise et du peuple, la perte de la volonté de résistance. Pour sauver le pays, l’empereur chinois a lancé en 1839 une vaste opération pour confisquer et détruire les réserves d’opium à Canton. Londres a réagi par la guerre – c’est ainsi que les guerres de l’opium ont commencé. Au final, la Chine a été vaincue et a dû accepter les conditions léonines des Anglais. “Tant que la Chine reste une nation de drogués, nous n’avons pas à craindre que ce pays se transforme en grande puissance militaire, car cette addiction aspire la force vitale des Chinois”: c’est ainsi que le consul britannique en Chine Richard Hurst a terminé son discours pendant la réunion de la Commission royale pour l’opium  en 1895. En 1905, les autorités chinoises ont enfin réussi à adopter et à commencer à mettre en œuvre le programme d’interdiction progressive de l’opium.

Et voici les exemples de l’histoire récente quand Londres a défendu haut et fort les droits de l’homme en se qualifiant de “bastion de la démocratie et de la liberté”.

Nous avons déjà dit combien l’Inde avait subi. Ce n’est pas notre question, c’est du “common sense”. Combien les habitants du Moyen-Orient ont-ils subi de la part des représentants des autorités britanniques? Faut-il rappeler que le Royaume-Uni, qui cherchait à préserver au maximum son influence dans la région en prévision de la destruction du système colonial, a entrepris plusieurs démarches qui ont posé une fracture fondamentale dans les relations entre les Arabes et les Juifs? Sans entrer dans les détails historiques, il suffit d’ouvrir la carte du monde pour voir les frontières des pays dans la région, qui ont été dessinées après la chute de l’Empire ottoman avec la participation directe du gouvernement britannique. Personne n’a pensé les frontières dans un sens où ce n’étaient pas de simples lignes sur la carte, mais de la vie de peuples entiers dont il s’agissait. Elles ont été tracées à la règle. Au final, des tribus, des communautés ethno-confessionnelles et des peuples se sont retrouvés divisés. Le monde continue de récolter les conséquences de cette politique au Moyen-Orient. Mais même sur cette question, le Royaume-Uni reste très actif.

Voici un autre fait intéressant. Dans les archives nationales du Royaume-Uni déclassifiées en 2014, on découvre que les autorités britanniques ont activement recouru aux armes chimiques pour réprimer les révoltes des Arabes de Mésopotamie (territoire actuel de l’Irak) au printemps 1920. Alors qu’il occupait le poste de ministre de la Défense du gouvernement anglais, Winston Churchill avait affiché son soutien à l'”usage du gaz contre les tribus non civilisés”. Dans les documents d’archives on apprend que Winston Churchill a ordonné d’utiliser des milliers d’obus contenant du gaz moutarde contre les rebelles. Au total,  selon différentes sources, entre 6 000 et 10 000 personnes ont été tuées pendant la révolte antibritannique en Irak. Du point de vue de Londres, au vu de l’envergure de ce bilan par rapport à d’autres régions, cela ne méritait pas d’y porter attention.

Les Grecs ont également souffert des agissements des autorités britanniques. Au printemps 1944, une mutinerie a éclaté dans des unités militaires grecques en Égypte, qui a été violemment réprimée par les Britanniques. De nombreux historiens pensent que la répression de la révolte a créé les prémisses et a même constitué le prologue de l’intervention britannique en Grèce en décembre 1944 et de la Guerre civile (1946-1949). Sur 30 000 officiers et soldats grecs au Moyen-Orient, entre 20 000 et 22 000 ont été internés dans des camps britanniques en Érythrée, en Égypte, au Soudan et en Libye.

A la fin des années 1960-1970, les autorités britanniques ont déplacé 1 500 autochtones de l’archipel des Chagos (océan Indien). Pour ce faire, les diplomates britanniques ont présenté à l’Onu les habitants de l’île comme des “travailleurs sous contrat”. La raison derrière tout cela? La volonté des USA de créer une base militaire sur l’une des îles. Tout était très simple.

De plus, tout l’archipel a été proclamé “zone de réserve maritime”. En 2009, WikiLeaks a rapporté que le gouvernement britannique avait soutenu ce projet car il pouvait ainsi avoir la garantie que les tentatives incessantes des habitants déportés des îles de revenir chez eux échoueraient. Ironie du sort: la base militaire américaine sur l’île Diego Garcia portait le nom de Camp Justice. Merveilleux!
Et voici un exemple de l’histoire récente. Les renseignements militaires britanniques ont intentionnellement falsifié les rapports sur les crimes de guerre commis entre 2010 et 2013 pour cacher l’information sur les assassinats de civils en Afghanistan. Des civils afghans non armés, considérés comme des combattants potentiels des talibans, ont été tués – et pas interpellés comme cela a été annoncé ensuite – pendant les raids menés à leur domicile.

L’enquête sur les crimes de guerre en Afghanistan commis entre 2010 et 2013 a été appelée “Opération Nortmur” et a commencé en 2014. Les enquêteurs ont établi que les renseignements britanniques avaient falsifié les documents pour rejeter la responsabilité des assassinats de personnes non armées sur l’armée afghane. Voilà en ce qui concerne la réputation sur la scène internationale, monsieur l’ambassadeur britannique. Les enquêteurs ont obtenu les enregistrements réalisés par des drones appelés “kill TV”, où l’on voit des militaires britanniques, et pas leurs collègues afghans, tirer sur des Afghans désarmés. Selon le journal britannique The Times daté du 2 juillet 2017, le Ministère britannique de la Défense avait l’intention de cacher ces crimes de guerre à la presse parce qu’il pensait que la “publication des détails de l’enquête pouvait nuire à la sécurité nationale, à la confiance sociale et au travail avec les alliés”. Le commandement du ministère de la Défense qualifiait les preuves des “massacres” réunies pendant l’enquête de “véridiques et très sérieuses”, et “menaçant le gouvernement d’une catastrophe”. Aucune catastrophe n’a suivi. Les autorités britanniques trouvent toujours un moyen de détourner votre attention, chers journalistes.

Le 19 novembre 2017, le Sunday Times a publié un autre article sur les assassinats du SAS en citant les détails de l’interrogatoire du commandant Chris Green, selon qui en 2012, pendant l’opération dans le village de Rahim (district de Nahr-e-Saraj), trois civils n’ayant aucun lien avec les talibans auraient été assassinés dans la cour de leur maison par une section du SAS.

Maintenant, passons à l’Irak. Selon les sources ouvertes, suite aux abus des militaires britanniques pendant la guerre d’Irak en 2003-2011, 326 enquêtes pénales ont été ouvertes visant 1 500 accusés, et le montant des indemnités versées aux victimes s’est élevé à près de 20 millions de livres. On pourrait dire que ce sont des exceptions, que ce n’est pas une stratégie fixe de l’État. Mais une enquête se déroule ensuite, et des gens sont sanctionnés. Seul le gouvernement britannique qui autorise tout cela ne subit jamais de punitions. Surtout, cela se répète à chaque fois, d’année en année, de décennie en décennie, de siècle en siècle.
Le plus grand retentissement médiatique a été déclenché par un épisode qui s’est produit dans la ville de Basra en 2003 quand, après l’exécution de deux tireurs d’élite britanniques, les militaires ont interpellé deux Irakiens et les ont retenus sans forme de procès pendant plusieurs années pour leur implication supposée dans ces meurtres. C’est seulement en 2006 qu’ils ont été inculpés, mais le Tribunal suprême de l’Irak a levé ces accusations faute de preuves.
Afin de minimiser le nombre de plaintes contre les militaires britanniques pour leurs crimes pendant les campagnes militaires, en octobre 2016, pendant le congrès annuel du Parti conservateur à Birmingham, le gouvernement britannique a rendu publics les plans pour ne pas appliquer la Convention européenne pour les droits de l’homme (CEDH) aux militaires britanniques participant aux conflits à l’étranger.
Maintenant, passons aux opérations d’espionnage et aux actes de sabotage ponctuels. Depuis la nuit des temps, les représentants britanniques sont de fervents amateurs de différentes “opérations secrètes” et de sabotages ponctuels dirigés contre des personnes concrètes afin d’en tirer un profit politique pour le Royaume-Uni. Cette prédisposition est largement représentée dans leur art, à l’instar de la saga James Bond. Cela paraît amusant si l’on ignore que son auteur Ian Fleming a travaillé avec les archives et que l’agent 007 a des modèles réels. Pour ceux qui ne s’intéressent pas à l’historiographie, qui pensent que la partie précédente peut être ennuyeuse ou pensent que les documents d’archives peuvent être interprétés différemment et nécessitent des vérifications supplémentaires, il y a une version “allégée” sous forme d’extraits dans la réalisation artistique de l’écrivain et concurremment officier du renseignement naval Ian Fleming. En effet, la “saga Bond” est un exemple très symptomatique de la passion du gouvernement britannique pour ce genre d’activités. Ian Fleming est mort en 1964, mais ce qu’il a décrit vit et fleurit encore aujourd’hui. De nouvelles séries sur James Bond font régulièrement leur apparition sur les écrans britanniques, et tout le monde est habitué au superhéros. Les temps changent, les acteurs et les décors changent, mais l’idée reste la même: un agent britannique au service de sa Majesté ne reçoit pas moins qu’une “licence pour tuer”. Je répète que ce n’est pas une invention mais un travail basé sur les archives. En fait, tout ce que nous voyons dans la saga Bond se déroule en réalité sous la couverture du MI5 et du MI6.
Grâce à ce film, les gens ont découvert l’existence de la notion “licence pour tuer”, terme désignant l’autorisation officielle du gouvernement ou d’un organe public donnée à un agent secret au service de ce pouvoir de décider lui-même de la nécessité et de l’utilité d’un assassinat pour parvenir à l’objectif. Une fois la mission accomplie, l’agent revient toujours à la “base”, nous l’avons vu également.
Il est dommage que dans la vie ordinaire à laquelle nous revenons maintenant, tout ne soit pas aussi beau et digne. Ian Fleming a fait une chose géniale: il a pris les faits pour les mettre dans un bel emballage. Nous voyons tous une très belle image.
Et à présent nous revenons à la réalité. Les prochains épisodes historiques ne relèvent plus de la fiction, mais des faits. Certains prouvés, d’autres avancés comme des hypothèses très véridiques des historiens. Mais surtout, si, il y a un mois et demi, nous n’utilisions pas de matériaux hypothétiques dans les discours officiels, depuis que par la main légère de Theresa May la phrase “highly likely” est devenue courante pour accuser quelqu’un d’un crime gravissime, pourquoi devrions-nous nous en priver?
Ceux qui ont étudié l’histoire de Scotland Yard concluent également à l’implication des autorités britanniques dans l’assassinat de Grigori Raspoutine. L’historien du renseignement britannique Michael Smith, dans son livre Six: A History of Britain’s Secret Intelligence Service, écrit qu’en 1916, alors que la Première Guerre mondiale battait son plein, le résident du renseignement anglais à Petrograd avait entendu des rumeurs selon lesquelles Grigori Raspoutine essayait, par le biais de l’impératrice, d’obtenir une paix séparée avec l’Allemagne. Cela inquiétait sérieusement les Anglais. Le capitaine Oswald Rayner du MI6 a été envoyé à Petrograd avec la mission d’obtenir de Raspoutine des informations sur les négociations et, si besoin, de l’éliminer. Selon Michael Smith, le troisième tir dans la tête de Raspoutine a été tiré (ce qui n’est pas mentionné dans les dépositions des assassins “officiels”) avec le revolver anglais 455 Webley, alors que selon les mémoires des comploteurs on sait que Ioussoupov a tiré avec un pistolet de poche Browning, et Pourichkevitch avec un Savage. Dans les documents déclassifiés des correspondances des agents anglais se trouve la lettre d’un ami d’Oswald Rayner, l’officier du renseignement britannique John Scale, datée du 24 décembre 1916: “Tout ne s’est pas déroulé selon le plan, mais notre objectif a été atteint… Rayner efface les traces et vous contactera pour vous donner des instructions.” Plusieurs historiens sont persuadés que le message parle précisément de l’assassinat de Grigori Raspoutine. En 2004, la BBC a montré le documentaire “Qui a tué Raspoutine?” Selon la version des journalistes, la “gloire” et l’idée de cet assassinat revient au Royaume-Uni, et les comploteurs russes étaient seulement des exécutants ou des instruments.
D’ailleurs, des versions similaires circulent au sujet de l’assassinat de l’empereur russe Paul Ier, mais je pense que cette question relève de la compétence des historiens.
Les historiens ont étudié le “complot Lockhart” qui a été organisé en 1918 par des représentants diplomatiques du Royaume-Uni, de la France et des USA en Russie soviétique afin de renverser le pouvoir bolchevique. Au complot avaient participé le chef de la mission britannique spéciale Robert Lockhart, ainsi que les ambassadeurs de la France Joseph Noulens et des USA David Francis.
Robert Lockhart avait tenté de corrompre des tireurs lettons se trouvant à Moscou pour protéger le Kremlin. Vous connaissez la suite de l’histoire. Ces Lettons devaient être envoyés à Vologda pour rejoindre les troupes anglaises qui devaient débarquer à Arkhanguelsk et aider à leur avancée. C’est seulement une brève description. Vous pouvez lire des informations plus détaillées.
En 2013 a été publiée l’information selon laquelle le service secret britannique MI6 était l’organisateur de l’assassinat (nous nous rendons dans une autre région du monde) du premier premier ministre congolais démocratiquement élu Patrice Lumumba.
Un membre de la chambre des Lords du Parti travailliste a raconté comment la baronne Daphne Park de Monmouth, à quelques mois de son décès en mars 2010, a reconnu qu’elle avait organisé en 1961 l’assassinat de Patrice Lumumba car elle craignait que ce nouveau pays démocratique s’allie avec l’Union soviétique.
Dans une lettre écrite à la rédaction du magazine London Review of Books, lord Lea a annoncé que Daphne Park avait fait son aveu lors d’une conversation autour d’une tasse de thé. De 1959 à 1961, Park travaillait en tant que consule et première secrétaire dans la capitale du Congo belge, devenue Kinshasa après l’accession du pays à l’indépendance. Lord Lea écrit: “J’ai mentionné le brouhaha provoqué suite à l’enlèvement et à l’assassinat de Patrice Lumumba, et j’ai rappelé aussi la théorie de l’implication du MI6 dans cette affaire. “Oui, c’est nous qui l’avons fait, m’a-t-elle dit. Je l’ai organisé”.
Avec le temps, la passion de Londres et de ses représentations diplomatiques pour l’ingérence dans les affaires d’autres pays et l’influence sur leurs régimes politiques n’a pas diminué. Rappelons ne serait-ce que les événements du XXe siècle, quand les services britanniques en 1953 ont “participé” à l’organisation du coup d’État en Iran. Depuis le début du XXe siècle, l’industrie pétrolière de l’Iran était contrôlée par le capital britannique par le biais de la concession qui absorbait la majeure partie des revenus pétroliers nationaux. Cette situation a provoqué en Iran une tension sociopolitique qui est montée à la fin des années 1940-début des années 1950. En 1951, Mohammad Mossadegh a été nommé premier ministre iranien et a commencé à mener une politique nationale et étrangère indépendante. La ligne principale du premier ministre visait à éliminer les monopoles étrangers en Iran, qui étaient conclus à des conditions léonines  au détriment des intérêts iraniens. Le principal symbole de la ligne indépendante de Mohammad Mossadegh a été le mouvement pour la nationalisation du pétrole iranien dont les revenus étaient disproportionnellement répartis au profit de la compagnie pétrolière anglo-iranienne (actuellement British Petroleum), dont le principal actionnaire était le gouvernement britannique. Mohammad Mossadegh, soutenu par le parlement, a réussi à faire adopter la loi sur la nationalisation de l’industrie pétrolière iranienne. Cela a infligé un coup dur aux intérêts britanniques. Dès lors, Londres a commencé à mener une activité subversive contre le gouvernement iranien en recourant notamment au mécanisme de boycott international des produits pétroliers iraniens, ce qui a provoqué une profonde crise économique en Iran.
Maintenant les diplomates britanniques qui travaillent à Moscou sont certainement assis, écoutent et retranscrivent tout cela – ils devront certainement tout envoyer à Londres aujourd’hui. J’y ai mis du mien, cela fait 17 pages. J’ai une question: êtes-vous fiers de votre histoire? Dans ce cas il faut faire un choix – soit vous êtes pour les droits de l’homme, pour le droit international et la démocratie, soit vous êtes fiers de ce que vous avez fait par le passé et continuez à faire.
En août 1953, la CIA américaine et le Secret Intelligence Service (SIS) britannique ont mené l’opération conjointe Ajax pour l’élimination violente du gouvernement de Mohammad Mossadegh. Le nouveau gouvernement iranien a signé un nouvel accord prévoyant la création d’un consortium de compagnies américaines et britanniques appelé à recevoir une partie des revenus pétroliers de l’Iran et le droit d’exploiter les gisements pétroliers dans ce pays.
Le comportement du Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale, même si nous étions alliés, est également controversé au vu de plusieurs facteurs. Certains épisodes historiques soulèvent de grandes questions sur la nature de la politique britannique sur la scène internationale – notamment le mystérieux vol de Rudolf Hess au Royaume-Uni à la veille de l’attaque de l’Allemagne contre l’URSS. Dans l’histoire de chaque pays, il existe des faits dont on est peu fier et pour lesquels les futures générations devront payer et assumer une responsabilité morale. Mais le fait est que tous les documents sur cette affaire sont classifiés par les renseignements anglais pour “cent ans”, la confidentialité est prolongée. Pendant le procès de Nuremberg, Rudolf Hess a tenté de dévoiler le secret de sa visite en Angleterre mais le procureur anglais qui présidait la cour a interrompu le procès d’urgence. Pendant l’interruption de séance, la cellule de Rudolf Hess a été visitée par des agents britanniques, après quoi l’accusé a commencé à simuler une perte de mémoire.Sur décision du tribunal de Nuremberg, Rudolf Hess a été transféré à la prison internationale de Spandau pour purger sa peine à perpétuité. Il est mort en 1987 dans des circonstances encore non élucidées à trois mois de sa libération. Une nouvelle fois, tout a été classifié. A nouveau, tout est en demi-teinte. A première vue il y a des faits, mais les circonstances sont confidentielles.
Le 5e tome des “Récits sur l’histoire du renseignement extérieur russe” évoque un autre épisode très curieux de la Seconde Guerre mondiale. En octobre 1998 a été déclassifié un plan conjoint d’attaque du Royaume-Uni et des USA contre l’URSS (les informations des Archives d’État britanniques ont été publiées). Sur les forces de l’allié soviétique, qui ne s’attendait à rien, devaient s’abattre 10 divisions allemandes et 47 divisions américaines et anglaises. Le renseignement disposait d’informations sur les préparatifs militaires des Alliés après la capitulation de l’Allemagne. Le nom de code de ce plan, “Operation Unthinkable” (“opération impensable”), correspondait parfaitement à ce projet d’envergure. L’objectif de l’opération consistait à “forcer la Russie à se plier à la volonté des États-Unis et de l’Empire britannique”. Cependant, en pesant le rapport de forces et de matériel, les nouveaux alliés ont conclu que “parvenir rapidement à un succès limité serait hors de nos capacités et nous nous retrouverions impliqués dans une longue guerre sans disposer de forces supérieures”.
Un autre exemple de l’activité subversive. Des informations intéressantes se trouvent dans le livre de Kim Philby My Silent War (“Ma guerre silencieuse”). En avril 1951 à Londres s’est tenue la réunion des représentants des renseignements anglais et américain sur l’utilisation, par les USA et le Royaume-Uni, des organisations nationalistes ukrainiennes. A nouveau tout se rejoint. A l’époque, les renseignements ont soutenu pendant plusieurs années l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), adepte de Bandera, et l’ont utilisée aussi bien pour recruter des agents que pour obtenir des informations sur l’URSS. La coopération entre l’OUN et le SIS se renforçait constamment. En 1949-1950 déjà, plusieurs groupes de sabotage constitués de membres de l’OUN ont été projetés en parachute sur le territoire ukrainien. Dans la nuit du 14 au 15 mai 1951, les renseignements britanniques ont parachuté trois groupes de reconnaissance et de sabotage. Tout le monde est au courant des sévices de l’OUN: massacre de la population civile, centaines de milliers d’hommes, de femmes, de vieillards et d’enfants cruellement tués et torturés à mort (des Russes, des Ukrainiens, des Biélorusses, des Juifs, des Polonais, des Tchèques, des Slovaques, des Yougoslaves). Le massacre de Volhynie, la tuerie des professeurs polonais, la tragédie de Katyn, les opérations punitives en Slovaquie, à Varsovie et à Prague.
Dans le cadre de cette activité subversive, les autorités britanniques recrutaient activement des criminels professionnels. Vous vous souvenez, on nous raconte que la Russie est criminelle et qu’il ne faut pas coopérer avec elle? Mais les autorités britanniques collaborent parfaitement avec des criminels. Nous ne parlons même pas des Casques blancs et des hommes recrutés dans cette organisation, qui sont soutenus. Parlons de choses “terre-à-terre”. En 1973, le gouvernement britannique a officiellement reconnu que les deux frères Keith et Kenneth Littlejohn avaient été utilisés pendant plus d’un an pour braquer des banques en République irlandaise afin de discréditer l’armée républicaine irlandaise “officielle”. C’est un classique. Kenneth Littlejohn affirme également qu’il avait été chargé de tuer Sean MacStiofain, l’ancien chef de cette armée.
Autre exemple: Howard Marx, diplômé d’Oxford reconverti en trafiquant de drogues, a été recruté pour obtenir des informations sur le réseau de fournisseurs d’armes pour l’armée irlandaise. En échange, on lui promettait d’annuler sa peine pour trafic de drogues. Ce sont des exemples sporadiques.
D’ailleurs, les autorités britanniques créent constamment sur leur territoire des conditions confortables pour les criminels d’autres pays. Entre 2005 et 2012, le Ministère britannique de l’Intérieur a établi que plus de 700 criminels de guerre résidaient dans le pays.
Les autorités britanniques aiment également recourir à des méthodes interdites de traitement des détenus, notamment afin d’obtenir les informations qu’elles désirent. Et évidemment, la “licence pour tuer” reste valable en cas de nécessité.
Un exemple récent est celui du chef de guerre libyen Abdelhakim Belhaj, capturé en 2004 par les renseignements américains avec l’aide des Britanniques. Abdelhakim Belhaj, libéré en 2009, accuse Londres de l’organisation directe de son enlèvement et d’implication dans l’obtention de ses aveux par la torture. Depuis 2011, il cherche à obtenir des excuses officielles du gouvernement britannique. Il tient pour principal responsable des faits l’ex-ministre des Affaires étrangères Jack Straw et plusieurs agents du MI6, notamment l’ancien directeur de son bureau antiterroriste Mark Allen dont la correspondance avec les représentants des renseignements libyens a été divulguée après le renversement de Mouammar Kadhafi. Nous nous souvenons aussi de la manière dont Mouammar Kadhafi a été renversé, et de la façon dont Londres a applaudi le renversement du dirigeant d’un État souverain.
En décembre 2013, la Haute Cour de justice d’Angleterre et du pays de Galles a constaté l'”impossibilité d’examiner cette affaire au Royaume-Uni”. En juillet 2016, le parquet britannique a confirmé sa décision de disculper les agents du MI6.
Selon la décision de la Cour suprême britannique du 17 janvier 2016, l’enquête sur cette affaire devait reprendre étant donné que “l’arrestation d’Abdelhakim Belhaj et la torture constituaient une violation des droits fixés dans la Grande Charte”. Par conséquent, les accusations en question devaient “être examinées par la cour britannique”.
En février 2018, il a été annoncé que la prochaine audience n’aurait pas lieu avant 2019. Tout cela pour dire que l’histoire est une chose, mais qu’il y a des procès, que l’enquête est en cours. Voici un exemple. Le Ministère britannique des Affaires étrangères insiste pour que ces procès restent clos (c’est également un classique) pour des “intérêts de sécurité nationale”.
En 2015 en Serbie est sorti le livre-investigation La troisième balle. Les circonstances politiques de l’assassinat de Zoran Dindic (tué en 2003), dont les auteurs accusent directement les renseignements britanniques d’avoir éliminé le politicien. Ils affirment que dans le meurtre du premier ministre serait impliqué l’agent britannique Anthony Monckton qui était en contact avec les principaux accusés de ce crime, qu’on appelle le “clan Zemun”.
Dieu seul sait combien d’histoires de ce genre figurent au palmarès du gouvernement britannique. Le 21 mars 1985, un groupe terroriste afghan a tué à New Delhi l’ingénieur soviétique d’une centrale nucléaire indienne Valentin Khitritchenko. A première vue, il a été tué par un groupe terroriste afghan mais des agents britanniques de New Delhi entretenant les contacts avec ce groupe étaient parfaitement au courant de l’attentat en préparation – et n’ont rien fait pour empêcher ce crime.
Pour finir sur ce thème, je vais présenter le “calendrier des meurtres” – appelons-le ainsi – pour le début du XXIe siècle, listant la mort d’hommes très connus et influents dans des circonstances étranges sur le territoire britannique.
En novembre 2001 à Salisbury est décédé le microbiologiste soviétique Vladimir Passetchnik, ancien directeur de l’Institut des bioproduits purs de Saint-Pétersbourg. Cause de la mort officielle: AVC. Vladimir Passetchnik travaillait pour le laboratoire chimique militaire secret de Porton Down. Vous savez, il y a un laboratoire britannique à Porton Down. Il y travaillait. En 1989, alors qu’il se trouvait en France, il a demandé un asile politique au Royaume-Uni et a transmis aux renseignements britanniques des informations sur les prétendues élaborations secrètes d’armes biologiques en URSS.
En juillet 2003, dans le comté d’Oxfordshire, est décédé le microbiologiste et expert des armes biologiques David Kelly. Cause officielle de la mort: suicide. Je rappelle que David Kelly critiquait le gouvernement de Tony Blair et pensait que l’invasion de l’Irak en 2003 était basée sur des informations falsifiées. Une décennie plus tard, le gouvernement britannique a reconnu que les informations avaient effectivement été falsifiées.
En 2003, l’avocat Stephen Moss est mort d’un arrêt cardiaque. Il avait été engagé par Boris Berezovski et son partenaire Badri Patarkatsichvili pour vendre les actifs de la compagnie d’investissement Devonia.
En 2004, dans le comté de Devon, Paul Norman, qui travaillait dans le laboratoire chimique militaire secret de Porton Down (il occupait le poste de David Kelly après sa mort), a été tué dans le crash d’un avion privé. Il était considéré comme l’un des principaux spécialistes britanniques dans l’élaboration des armes biologiques et chimiques.
En mars 2004, dans un crash d’hélicoptère près de Bournemouth a été tué l’avocat Stephen Curtis. Selon la presse britannique, Stephen Curtis craignait pour sa vie. A quelques semaines de sa mort, dans une conversation avec un ami, il avait déclaré que si quelque chose lui arrivait cela ne serait pas un accident. D’après les médias, il travaillait en tant que directeur administratif du groupe Menatep. Avocat de Boris Berezovski et de Nikolaï Glouchkov, il avait fait une déposition à la Cour suprême britannique sur leur plainte contre le magazine américain Forbes en tant que témoin indépendant.
Je n’évoquerai pas tous les cas de décès. Nous ne nous arrêterons que sur l’essentiel. En novembre 2006 à Londres est mort l’ancien agent du FSB russe Alexandre Litvinenko. Je ne rappellerai pas l’histoire, tout est confidentiel. En janvier 2007 à Londres est décédé l’un des fondateurs de la compagnie Ioukos, Iouri Goloubev. En février 2008, Badri Patarkatsichvili est mort d’une crise cardiaque dans la ville de Leatherhead (comté de Surrey). En août 2010, l’ex-collaborateur du QG de communication gouvernemental (renseignement électronique) Gareth Williams est mort dans des circonstances inexpliquées. Il a été découvert mort dans un sac de sport fermé de l’extérieur. Pendant l’enquête, la police a conclu que sa mort était accidentelle (soi-disant il serait entré dans le sac, l’aurait fermé et n’aurait pas réussi à en sortir). Pourquoi vous riez? Ce n’est pas drôle. C’est ce qui figure dans les données officielles de l’enquête britannique.
En avril 2012 à Salisbury est décédé Richard Holmes, qui travaillait pour le laboratoire chimique militaire secret de Porton Down. Selon l’enquête, à un mois de sa mort il avait démissionné pour des raisons inconnues. Selon le légiste, il serait mort d’un AVC. Ses collègues affirmaient pourtant qu’il était en excellente forme physique et n’avait pas de problèmes de santé. C’est visiblement lié à Porton Down. Peut-être est-ce l’environnement? Aurait-il été empoisonné?
En novembre 2012, l’homme d’affaires russe Alexandre Perepelitchny est décédé à Weybridge (comté de Surrey). Cette affaire est également floue. En décembre 2012, le millionnaire et magnat immobilier Robert Curtis est mort à Londres. Selon l’enquête, il s’est jeté sous une rame de métro. En mars 2013, Boris Berezovski est mort à Ascot. Il n’y a même rien à commenter. Jusqu’à aujourd’hui on ignore ce qui s’est passé. En décembre 2014, l’homme d’affaires Scot Young, ami proche de Berezovski, est mort. Il a chuté du troisième étage d’un immeuble. Cela arrive que des gens tombent du troisième étage, mais ce n’était pas l’unique mort de ce genre à l’époque.
En 2016, dans le comté d’Oxfordshire, est mort le célèbre chercheur britannique et spécialiste en matériaux radioactifs Matthew Puncher, qui avait participé à l’enquête sur la mort d’Alexandre Litvinenko et faisait partie des principaux experts. Sa mort a été reconnue comme un suicide. La police a rapidement clos l’enquête.
Je voudrais dire que la “campagne noire” avec laquelle le gouvernement britannique attaque aujourd’hui la Russie est la tactique favorite des autorités britanniques. Voilà en ce qui concerne la réputation sur la scène internationale. Or les représentants britanniques parlent tout le temps de notre réputation! C’était une brève liste. Des tomes entiers ont été écrits pour dévoiler ce que le gouvernement britannique et ses subordonnés ont fait dans le monde pendant des siècles, y compris aux XXe et XXIe siècles. Tout cela n’est pas très étonnant pour les personnes averties. Mais beaucoup l’ignorent.
L’habitude de l’establishment britannique de diaboliser ses adversaires depuis le XVIe siècle a été bien décrite par l’historien espagnol Julian Juderias, qui a consacré un tome entier aux agissements du gouvernement britannique (quand on parle de “campagne noire” spécifiquement vis-à-vis du Royaume-Uni, on utilise le terme spécial de “légende noire”): “L’atmosphère créée par les histoires fantastiques sur notre patrie diffusées dans tous les pays; les descriptions grotesques du caractère espagnol aussi bien individuel que social; le déni ou du moins le passage systématique sous silence de la beauté et de la diversité de notre culture et de notre art; les accusations permanentes de l’Espagne sur la base de faits exagérés, mal interprétés ou complètement faux; enfin, les déclarations répétées dans des livres apparemment respectables et véridiques, et évoquées et renforcées par les médias étrangers, selon lesquelles notre pays serait une exception déplorables parmi les peuples européens du point de vue de la tolérance, de la culture et du progrès politique.” Je répète, c’est un Espagnol qui écrit cela sur l’usage de la fameuse “légende noire”.
Je termine avec le lyrisme pour passer au concret. En parlant des motifs invoqués par Londres dans l'”affaire Skripal” et de la politique d’État de longue date qui nous a été reprochée par l’ambassadeur britannique en Russie Laurie Bristow, il est fort probable que la provocation visant des citoyens russes à Salisbury ait été bénéfique voire ait été organisée par les renseignements britanniques dans le but de compromettre la Russie et sa direction politique. Par le passé, historiquement, le Royaume-Uni a régulièrement pratiqué ce genre de choses. Cette démarche s’inscrit dans la ligne russophobe générale du gouvernement conservateur pour diaboliser notre pays.
Entre autres, tout cela est confirmé par la stratégie de sécurité nationale du Royaume-Uni et le discours de banquet de la première ministre Theresa May fin 2017.
Le refus catégorique de coopérer avec la Russie dans l’enquête sur l’empoisonnement de Salisbury, la violation par Londres de ses engagements dans le cadre de la convention consulaire, l’esquive de la coopération avec l’OIAC et la dissimulation des documents originaux pour mener une enquête objective en sont une confirmation flagrante.
Sur la déclaration de la Représentante permanente du Royaume-Uni Karen Pierce

Les représentants britanniques officiels nous citent constamment des extraits de la littérature classique. Pendant la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies du 19 avril, l’Ambassadrice britannique auprès de l’Onu Karen Pierce a apprécié les connaissances littéraires du Représentant permanent de la Russie auprès de l’Onu Vassili Nebenzia, et noté qu’elle avait déjà choisi pour lui un cadeau de Noël: “Pour Noël je voudrais acheter à mon homologue russe un abonnement à un club de littérature anglaise”.
Nous remercions évidemment Karen Pierce, et je pense que Vassili Nebenzia trouvera les mots pour une proposition aussi intéressante au Conseil de sécurité des Nations unies la prochaine fois. Vous le savez, nous ne restons jamais redevables. Pourquoi attendre 8 mois, jusqu’au Nouvel an ou Noël? Nous voyons quelles difficultés éprouve le gouvernement britannique après la déclaration de Laurie Bristow, Ambassadeur britannique à Moscou.

Nous avons récemment signé un accord de coopération avec l’Association militaro-historique russe. Nous pouvons donc demander d’intégrer aussi bien Mme Karen Pierce que tout le gouvernement britannique en tant que membres d’honneur de l’Association militaro-historique russe. Ce statut ne leur ouvrira pas seulement l’accès aux vastes fonds documentaires de l’association, mais leur permettra également de participer à la définition de nouveaux axes de recherches scientifiques en histoire. Au moins, nous travaillerons ensemble!

Sur la publication d’un article d’anciennes personnalités éminentes allemandes dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung  le 12 avril

Dans le contexte de la persécution lancée par Londres concernant Salisbury et l'”affaire Skripal”, qui a été soutenue en Occident et s’est prolongée par les frappes des USA et de leurs alliés contre la Syrie, certaines voix pleines de bon sens semblaient s’être noyées dans le chœur des accusations visant la Russie, mais, heureusement, cela n’est pas arrivé. En témoigne notamment le message collectif de “vétérans” de la politique allemande publié le 12 avril dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. L’ex-premier ministre bavarois Edmund Stoiber, l’ancien président de la Conférence de Munich sur la sécurité Horst Teltschik et d’autres politiciens éminents remarquent à juste titre l’effacement intentionnel, dans la conscience publique en Occident, de la mémoire historique des deux guerres mondiales et la confrontation qui est attisée sur ce fond. Les représentants de cette partie raisonnable de l’establishment politique allemand rejettent sur leurs autorités une grande partie de la responsabilité de l’enracinement de la peur face à la prétendue menace russe en Europe. Les auteurs rappellent la dimension stratégique des relations russo-allemandes et suggèrent de relancer la discussion sur la construction d’une “maison paneuropéenne commune”, de revenir aux propositions du Président russe de coopération globale et à long terme exprimées pendant son discours devant le Bundestag en 2001.

On voudrait espérer que cette publication trouvera un écho dans les milieux officiels.

Sur les réponses de l’Ambassadeur des USA à Moscou Jon Huntsman aux questions des utilisateurs des réseaux sociaux

C’est avec intérêt que nous avons pris connaissance des récentes réponses de l’Ambassadeur des USA à Moscou Jon Huntsman aux questions des utilisateurs des réseaux sociaux. Nous sommes ravis que l’Ambassadeur prône la normalisation du dialogue bilatéral. Par ailleurs, nous sommes surpris par sa thèse selon laquelle “pour que nos relations deviennent meilleures, la Russie doit adopter une approche plus responsable du règlement des problèmes qui se trouvent sur la voie de l’amélioration”.

Le fait est que la Russie a toujours adopté l’approche la plus responsable des relations avec les USA. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de nos partenaires américains. Les tentatives de faire pression sur nous par les sanctions et le potentiel militaire, la pression permanente à travers les médias à l’initiative du gouvernement, la publication de mensonges flagrants, la proclamation de notre pays en tant que principal défi dans la Stratégie de la sécurité nationale américaine et même la fixation directe du statut d'”ennemi” dans la loi de sanctions de l’an dernier – tout cela ressemble peu à l’aspiration à un dialogue constructif et à une approche responsable pour garantir la stabilité globale. Cela témoigne plutôt de la volonté de Washington d’empêcher par tous les moyens notre développement et d’affirmer sa propre position dominante sur la scène mondiale.

Des questions évidentes se posent compte tenu des déclarations de l’Ambassadeur. Comment les attaques de missiles contre la Syrie et, de facto, la séparation de ses régions de l’Est, sont-elles conformes au droit international? Et où était le “sentiment de responsabilité” dont parlait Jon Huntsman avec les utilisateurs des réseaux sociaux quand les USA ont activement soutenu le coup d’État à Kiev et les sévices des radicaux qui sont arrivés au pouvoir et ont plongé l’Ukraine dans la guerre civile?
Nous ne comprenons pas non plus pourquoi Washington évite obstinément de rétablir le fonctionnement du groupe de travail russo-américain pour la lutte contre le terrorisme. Ne serait-ce pas parce que, depuis longtemps, les USA tentent d’utiliser les groupes terroristes en Syrie à leurs fins, pour renverser par la force le gouvernement légitime de Damas, c’est-à-dire pour commettre un nouveau coup d’État?
De nombreux politiciens et médias américains propagent depuis deux ans des mensonges sur de prétendus “hackers russes” qui auraient piraté tout le système électoral aux USA. Dans le même temps, Washington refuse de créer un groupe de travail bilatéral sur la cybersécurité dans le cadre duquel il serait possible d’examiner en détail et dans un langage professionnel toutes les réclamations. Comme nous l’avons dit, en février les Américains ont même fait échouer l’organisation des consultations ponctuelles à ce sujet.
Le refus d’un dialogue direct sur les questions cybernétiques affiché par les représentants américains prouve une fois de plus qu’en dépit des accusations publiques résonantes, il n’existe aucune preuve de notre prétendue “culpabilité” qui pourrait être présentée aux spécialistes sans rougir. En d’autres termes, tout cela n’est qu’attaque et propagande.
Nous ne voyons pas non plus un “comportement responsable” dans les arrestations secrètes de citoyens russes par les services américains dans d’autres pays – Viktor Bout, Konstantin Iarochenko et bien d’autres. Au lieu d’une coopération normale avec les forces de l’ordre russes, à laquelle nous sommes prêts, les Américains ont lancé une véritable chasse aux Russes à travers le monde. Ils font tout simplement du kidnapping. Déjà plus de 40 cas ont été recensés.
Une autre démarche irresponsable a été la décision prise le 26 mars par les autorités américaines d’expulser 60 diplomates russes et de fermer le Consulat général de Seattle. Je rappelle que l’un des locaux – la résidence du Consul général – appartient à la Russie (le bureau était en location). Il nous a été ordonné de quitter ce bâtiment avant le 14 avril, date à laquelle il s’ajouterait à la liste des cinq autres sites diplomatiques qui ont été illégalement saisis par les autorités américaines depuis fin 2016 malgré l’immunité et les droits de propriété. Tout cela est irresponsable.
Nous n’avons pas le souvenir d’un tel arbitraire dans l’histoire des relations bilatérales. Aujourd’hui nous sommes expulsés des locaux qui ne servent pas seulement de représentation diplomatique mais qui sont également la propriété de la Russie. Cela revient à expulser un individu de sa propre maison. Évidemment, les USA doivent nous rendre tous nos biens immobiliers. Nous partons de ce fait et ils le savent.
Malheureusement, cette liste de problèmes pour lesquels les Américains nous sont sérieusement redevables est loin d’être exhaustive. Je souligne à nouveau notre ouverture et notre approche constructive, notre volonté de travailler ensemble sur toutes les questions similaires mentionnées. Mais Washington doit faire preuve de la même disposition. Sinon il sera impossible de surmonter l’atmosphère orageuse dans nos relations.
Nous espérons que l’Ambassadeur des USA pourra contribuer à ce que Washington cesse de détruire les fondations de la coopération russo-américaine, qu’il fasse enfin preuve d’une approche responsable. Une question pour l’Ambassadeur américain: s’il prône une approche responsable, comment peut-il lire ce que publie le Département d’État américain en guise de déclaration sur la Russie?
 Sur l’activité publique du Représentant spécial des USA pour l’Ukraine Kurt Volker
Nous avons remarqué l’activité publique agitée de l’Ambassadeur américain Kurt Volker. Si nous comprenons bien, le gouvernement américain l’a spécialement chargé de s’occuper du règlement de la crise dans le sud-est de l’Ukraine. Manifestement fatigué de ce travail – il n’a d’ailleurs pas connu beaucoup d’exploits dans cette tâche – le représentant américain a décidé de se lancer dans une “activité pédagogique” plus large en dehors du cadre de son mandat ukrainien. Dans différentes villes, dans les émissions de débat et pendant des conférences, il fait des déclarations vagues et parfois conflictuelles, il donne des conseils aux États pour savoir comment ils doivent se comporter avec la Russie, il appelle à renforcer les sanctions et exige de stopper la coopération bilatérale avec Moscou, à laquelle appelle pourtant l’Ambassadeur des USA en Russie.
Nous pensons que ce genre de “diplomatie” ne correspond pas au rôle de médiateur dans le règlement de la crise en Ukraine, tout comme elle affecte forcément la productivité des consultations russo-américaines qui se poursuivent au format Kurt Volker-Vladislav Sourkov.
Nous appelons le Représentant spécial américain Kurt Volker à adopter une approche plus sérieuse et responsable de l’accomplissement de ses tâches (d’autant plus que c’est notre cause commune) en focalisant ses efforts non pas sur de telles déclarations, mais sur la recherche calme et constructive de solutions mutuellement acceptables concernant différents aspects du processus de paix, y compris les paramètres de l’éventuelle mission de maintien de la paix de l’Onu dans le Donbass.
En ce qui concerne la dernière question, nous partons du fait qu’à l’étape actuelle la solution optimale et la plus réaliste pour le lancement de l’opération de l’Onu dans le sud-est de l’Ukraine est le projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies présenté par la Russie en septembre 2017 sur les modalités de la mission de l’Onu pour la protection des observateurs de la MSO de l’OSCE. Nous appelons les USA et leurs partenaires à adopter l’approche la plus pragmatique possible de ce document en soumettant des idées et des remarques écrites – ce que nous demandons depuis longtemps. Le règlement positif de cette question permettrait d’avancer sérieusement dans la mise en œuvre des Accords de Minsk, en prenant en compte les avis et avec l’accord des participants directs au conflit intérieur ukrainien – Kiev, Donetsk et Lougansk.
Sur les déclarations de l’ex-directeur du FBI James Comey
Nous avons remarqué que le 15 avril, dans une interview à ABC à l’occasion de la publication de ses mémoires Mensonges et vérités, une loyauté à toute épreuve, l’ex-directeur du FBI James Comey s’était permis d’évoquer de fausses questions de l’agenda bilatéral avec la Russie.
Nous ne sommes pas étonnés que James Comey, qui ne cache pas sa rancune contre le président américain depuis son renvoi, réponde à la question de l’éventuelle possession par la Russie d’informations jetant une ombre sur Donald Trump en admettant avec plaisir une telle éventualité. Laissons cela sur la conscience de l’ancien directeur du FBI, parce que les premières impressions de son livre se résument au fait que tout ce qu’il a fait était de recueillir minutieusement des informations compromettantes sur son ancien patron. C’est pourquoi si quelqu’un possède des informations compromettantes, c’est probablement chez James Comey qu’il faudrait les chercher. Nous sommes bien surpris par le nouveau mensonge sur le format de l’entretien de travail officiel du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Président américain Donald Trump qui a eu lieu le 10 mai 2017. Il s’étonne que la délégation russe ait été autorisée à entrer dans la Maison blanche (“What are the Russians doing in the Oval office?”). Qu’y a-t-il de surprenant? Différentes personnes s’y rendent. Même en s’exprimant à ce sujet par des épithètes, je ne sais pas comment le traduire au mieux, notamment les expressions utilisées – “Wow!”, “That’s crazy!”. Quand il s’agit d’accueillir des talibans – tout va bien. Mais quand on parle du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, c’est tout de suite “Wow!”.  James Comey a feint l’indignation de voir qu’à cet entretien personne n’était présent du côté américain hormis le Président. Vous êtes l’ancien directeur du FBI, je vous rappelle.
Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov était accompagné par une délégation de quatre personnes – l’Ambassadeur de Russie aux USA Sergueï Kisliak et d’autres représentants de la délégation russe. Avec le Président américain Donald Trump se trouvaient cinq représentants officiels américains: trois hauts représentants de son administration et encore deux personnes de l’appareil du Conseil de la sécurité nationale des USA.
D’ailleurs, c’est au même format, conformément à la pratique protocolaire de la Maison blanche, que le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait rencontré George W. Bush et Barack Obama.
Par conséquent, tout cela suscite beaucoup de questions. Entre autres, il est difficile de qualifier cet entretien de clos ou de confidentiel pour les renseignements américains. C’est pourquoi nous devons démentir la déclaration de James Comey. Nous trouvons inadmissible, dans la situation actuelle déjà extrêmement tendue dans les relations entre la Russie et les USA, de propager dans les médias des informations notoirement fausses à des fins clairement provocatrices.
Nous nous référons aux informations d’ABC News. Si c’est une erreur, très bien: qu’ils la démentent.
Sur le sort des citoyennes russes détenues dans des établissements pénitentiaires irakiens et de leurs enfants
Nous avons reçu une question de la BBC concernant le sort des citoyennes russes détenues dans des établissements pénitentiaires irakiens et de leurs enfants.
Selon l’Ambassade de Russie à Bagdad, un tribunal irakien a condamné le 17 avril deux citoyennes russes accusées de complicité de terrorisme à la prison à perpétuité. Conformément à la législation irakienne, cela correspond à 20 ans de prison suivis d’une déportation du pays. Il est question d’Alissa Islaïlova (Magomedrassoulova), née le 19.03.1992 à Makhatchkala, ayant quatre enfants, et d’Elvira Magometkhanova, née le 13.07.1997 à Derbent, ayant deux enfants. Le verdict n’est pas définitif jusqu’à l’examen de l’appel, d’autant plus que ces deux personnes n’ont pas avoué leur culpabilité. Pendant le même procès, trois citoyennes azerbaïdjanaises et une citoyenne kirghize ont été condamnées à la peine capitale, et une citoyenne française à l’emprisonnement à vie.
Des collaborateurs de l’Ambassade de Russie à Bagdad ont assisté aux audiences et ont eu la possibilité de parler aux accusées quand elles se sont terminées.
Ce verdict est le premier résultat de l’enquête ouverte par la police irakienne en 2017 sur les circonstances du séjour de citoyennes russes parmi les femmes et les veuves des combattants de Daech en Irak après la défaite des principales forces de cette organisation terroriste dans le pays.
La prochaine audience sur le cas de 11 autres Russes est prévue pour le 29 avril.
L’Ambassade de Russie à Bagdad et le Consulat général de Russie à Erbil (District autonome kurde de l’Irak) ont suivi de près la situation dans laquelle se sont retrouvées les citoyennes russes et leurs enfants après les premiers communiqués publiés pendant l’été 2017 sur leur interpellation par les forces de l’ordre irakiennes. Des contacts de travail ont été établis avec tous les départements irakiens compétents, qui ont aidé à comprendre dans l’ensemble le fond et l’ampleur du problème.
Selon les informations disponibles, entre 50 et 70 femmes ayant probablement la citoyenneté russe et plus de 100 enfants sont actuellement détenus dans la prison du tribunal de Bagdad. Les parents de ces enfants nés sur le territoire irakien et syrien sont inconnus. Étant donné que durant l’enquête, l’accès des diplomates étrangers, y compris russes, aux femmes arrêtées  était interdit, l’identification des personnes qui ont déclaré leur citoyenneté russe ne sera pas possible avant fin avril-début mai, c’est-à-dire à l’issue de l’enquête et après l’annonce des premiers verdicts.
Les personnes interpellées et arrêtées sont inculpées pour passage illégal de la frontière irakienne, terrorisme et complicité d’attentats dans les rangs de Daech. Si la culpabilité des femmes était prouvée, elles risqueraient la peine capitale, l’emprisonnement à vie ou une très longue peine de prison, comme l’ont montré les précédents procès de 50 femmes (selon les médias il s’agissait de citoyennes azerbaïdjanaises et turques). Parmi elles, 32 ont été finalement condamnées à la peine de mort et 15 à la prison à vie. La loi irakienne sur la lutte contre le terrorisme se caractérise par des formulations très sévères, et les personnes impliquées dans les crimes de Daech sur le territoire irakien ne peuvent pas compter sur l’indulgence de la cour.
Plus globalement, nous voudrions confirmer qu’en cas d’établissement de la citoyenneté russe des femmes concernées, notre Ambassade en Irak garantirait le respect de leur droit à la protection par des avocats locaux et à l’appel, comme cela a été fait pendant le procès du 17 avril. Mais il y a des complications dans l’identification de ces femmes: certaines ont intentionnellement détruit leurs documents et désinforment les autorités irakiennes sur leur citoyenneté, d’autres ont effectivement perdu leur passeport pendant les opérations militaires. La nationalité des enfants en bas âge en-dessous de 3 ans est encore plus difficile à établir car ils ne parlent encore aucune langue.
Comme l’a montré l’expérience de coopération avec les autorités irakiennes, ces dernières ne s’opposent pas au retour dans leur Patrie des enfants à condition de rédiger correctement les documents nécessaires en Russie et qu’ils soient remis via l’Ambassade de Russie à Bagdad aux autorités judiciaires locales qui émettront une décision définitive à ce sujet. L’Irak se dit prêt à aller dans notre sens si les citoyennes russes poursuivies ou déjà condamnées initiaient elles-mêmes la remise de leurs enfants à leurs proches en Russie.
Le travail du Ministère russe des Affaires étrangères en ce sens se déroule en coopération étroite avec le vice-président de la Commission pour les affaires internationales du Conseil de la Fédération Ziad Sabsabi. Avec sa participation, depuis l’été 2017, 73 enfants et 24 femmes sont rentrés d’Irak et de Syrie en Russie. Les efforts diplomatiques actifs pour le retour des citoyens russes non impliqués dans les crimes des terroristes de Daech se poursuivront.
Sur les relations russo-azerbaïdjanaises
Pendant la dernière conférence de presse, l’agence de presse Trend a posé une question sur le développement des relations russo-azerbaïdjanaises et les domaines prioritaires de notre coopération bilatérale. Je voudrais dire ce qui suit.
La Russie et l’Azerbaïdjan sont liés par des relations de partenariat stratégique basées sur les principes d’équité et de bon voisinage, des traditions séculaires d’amitié, une histoire et une culture communes, ainsi que les destinées de millions de personnes interconnectés. Les contacts intenses, mutuellement bénéfiques, chaleureux et de confiance sont entretenus au niveau des chefs d’État et de gouvernement, des ministères compétents, des représentants de la science, de la culture et de la société civile. Rien qu’en 2017, nos présidents se sont rencontrés quatre fois. Des relations très étroites ont également été établies au niveau parlementaire.
Un tissu très solide de coopération interrégionale s’est formé. 17 sujets de la Fédération de Russie ont signé des accords sur la coopération commerciale, économique, scientifique, technique et culturelle avec l’Azerbaïdjan. Les entreprises et les compagnies de 70 régions russes effectuent des opérations d’import-export avec l’Azerbaïdjan.
La situation dans le secteur économique et commercial s’améliore. En 2017, les échanges bilatéraux ont augmenté de 28,58% par rapport à l’année précédente pour s’élever à 2 627,1 millions de dollars (contre 2 043,5 millions de dollars en 2016). La coopération en matière d’investissement prend également de l’ampleur. Plus de 600 coentreprises russo-azerbaïdjanaises travaillent sur le marché azerbaïdjanais, dont près de 200 avec 100% de capital russe. Les investissements russes directs en Azerbaïdjan s’élèvent à près de 1,5 milliard de dollars. Un grand intérêt réciproque existe pour la mise en œuvre de projets bilatéraux d’envergure dans le domaine de l’énergie, du transport, des technologies innovantes et de l’agriculture.
La coopération sociale reste une priorité immuable des relations russo-azerbaïdjanaises. Nous sommes satisfaits par la dynamique de notre coopération dans le domaine de l’éducation. En moyenne, entre 11 000 et 15 000 étudiants azerbaïdjanais suivent leurs études en Russie (grâce à une bourse d’État ou payantes). Des antennes de l’Université d’État Lomonossov de Moscou et de la Première université de médecine d’État Setchenov de Moscou fonctionnent à Bakou. On étudie la possibilité d’ouvrir en Azerbaïdjan les filiales de plusieurs autres grandes universités russes. Un accord a été conclu sur la reprise de la pratique des années culturelles croisées, qui avait fait ses preuves par le passé.
Il faut également mentionner l’activité spéciale prévue le 10 mai à Bakou: le vernissage d’une exposition historique documentaire russo-azerbaïdjanaise conjointe “Gueïdar Aliev: Personnalité, Rôle, Mission” consacrée au 95e anniversaire de cette grande personnalité publique qui a joué un rôle déterminant dans la formation de l’Azerbaïdjan  indépendant et qui a posé les bases du partenariat stratégique avec la Russie. Ce retour aux sources de nos relations est très symbolique. C’est un rappel de l’immense travail conjoint mené par les dirigeants des deux États pour renforcer et développer l’amitié entre nos pays et peuples – mission considérée comme une priorité de la politique étrangère russe.
Nous sommes convaincus que la récente victoire convaincante d’Ilham Aliev à l’élection présidentielle anticipée en Azerbaïdjan constitue un gage important de la continuité de cette ligne.
Sur la situation actuelle en Arménie
Avant la conférence de presse nous avons reçu une demande de commentaire concernant la situation actuelle en Arménie compte tenu des manifestations dans ce pays.
Nous sommes certains que la situation en Arménie, pays ami de la Russie, sera réglée par la voie démocratique et dans le champ légal.
Sur l’enquête concernant le crash de l’avion du Président polonais le 10 avril 2010 près de Smolensk
Pendant la dernière conférence de presse, des journalistes polonais ont posé des questions sur le déroulement de l’enquête autour du crash de l’avion du Président polonais le 10 avril 2010 près de Smolensk, et voulaient savoir quand la Russie pourrait rendre à la Pologne les débris de l’avion présidentiel.
On nous pose régulièrement ces questions, auxquelles nous répondons tout aussi régulièrement. Ces derniers temps, la situation n’a pas beaucoup changé. Les forces de l’ordre russes poursuivent leur enquête globale sur les causes de la tragédie de Smolensk et s’occupent notamment de traiter les requêtes polonaises d’apporter une aide juridique. Le Parquet polonais n’a pas non plus terminé son enquête, et sa date de clôture ne cesse d’être repoussée à cause des doutes, côté polonais, vis-à-vis du tableau des événements.
Il est absolument nécessaire de faire en sorte qu’il ne reste pas de “taches blanches” dans cette affaire.
En ce qui concerne la restitution des débris de l’avion présidentiel à la Pologne, vous le savez, les fragments de l’appareil retrouvés sur les lieux sont des preuves matérielles. Conformément à nos normes procédurales, ces dernières doivent rester en Russie jusqu’à la fin de l’enquête.
Question: En commentant votre dernière conférence de presse, le Ministère polonais des Affaires étrangères a déclaré que la question de l’aide n’était pas réglée. Pouvez-vous commenter cette déclaration?
Réponse: Cette question ne relève pas de la polémique publique. Pourquoi le gouvernement polonais répond-il directement à mes commentaires alors qu’il y a l’Ambassade de Pologne en Russie et des collaborateurs compétents qui peuvent venir au Ministère russe des Affaires étrangères demander toute l’aide nécessaire?
Question: Nous avons reçu d’un représentant du Ministère polonais des Affaires étrangères une déclaration indiquant que quatre requêtes étaient restées sans réponse. Que pouvez-vous dire à ce sujet?
Réponse: Si la requête concerne l’exigence de transmettre les débris, alors j’en ai déjà parlé. Selon mes informations, tout ce qui pouvait être présenté à la demande de la Pologne l’a été. Je vais faire préciser de quoi il s’agit. Cette question s’adresse aux forces de l’ordre, pas au Ministère russe des Affaires étrangères. Nous allons formuler la demande appropriée.
Sur le franchissement de la frontière russo-biélorusse par les citoyens étrangers pendant la Coupe du monde de football
Pendant la dernière conférence de presse, une question a été posée sur le franchissement de la frontière russo-biélorusse par les citoyens étrangers pendant la Coupe du monde de football. Je voudrais dire ceci.
Nous accordons beaucoup d’importance au déroulement réussi de la Coupe du monde de football 2018, et notamment à l’entrée et au séjour confortable des visiteurs. A l’heure actuelle, les règles pour traverser la frontière nationale entre la Russie et le Belarus par les citoyens étrangers et les individus sans citoyenneté détenteurs de cartes personnifiées de spectateur est toujours à l’étude des autorités compétentes, en contact avec le Belarus.
En particulier, ce thème figure à l’ordre du jour de la réunion du Groupe de travail interministériel interétatique visant à élaborer des recommandations pour mener une politique migratoire concertée, qui devrait avoir lieu aujourd’hui. Nous en attendons les résultats.
Nous informerons bientôt les spectateurs du Mondial des règles pour traverser la frontière russo-biélorusse.
Réponses aux questions:

Question: Récemment, les députés azerbaïdjanais ont soutenu la Russie dans l'”affaire Skripal” en la qualifiant de provocation, de prolongement de la politique des sanctions et de tentative d’isoler la Russie. Ils ont souligné qu’ils s’opposaient à de tels agissements. Que pouvez-vous dire à ce sujet?
Réponse: Je n’ai pas vu le texte de la décision mais si elle contient des mots tels que “provocation”, alors cela reflète entièrement la position russe. Nous sommes ravis qu’une vision objective des événements existe tout de même dans notre monde, et notamment en Azerbaïdjan.
Question: Nous vous demandons de commenter le sommet intercoréen prévu le 27 avril.
Réponse: Nous avons déjà dit plusieurs fois que nous soutenions immuablement les efforts des deux États coréens pour établir le dialogue et développer les contacts mutuels. Nous espérons que la réunion intercoréenne au sommet contribuera à la normalisation de la situation sur la péninsule coréenne et au règlement de l’ensemble des problèmes accumulés dans cette région, y compris concernant la question nucléaire.
En ce qui concerne l’ordre du jour du sommet, à savoir les perspectives de la reprise de la coopération intercoréenne dans les domaines pratiques, nous saluerions de tels accords et nous serions prêts à contribuer à leur mise en œuvre si les partenaires coréens nous le demandaient. Nous réaffirmons que nos initiatives qui concernent la coopération trilatérale (Russie-Corée du Nord-Corée du Sud) dans les secteurs ferroviaire, électro-énergétique et gazier restent toujours valables.
Les questions relatives au régime de sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies vis-à-vis de la Corée du Nord doivent absolument être traitées selon les règles établies dans le cadre de l’activité de cet organe international.
Question: L’Occident a accusé plusieurs fois la Russie d’empêcher l’accès des experts de l’OIAC sur les lieux de l’attaque chimique supposée dans la ville syrienne de Douma. Est-ce vrai? Que pouvez-vous répondre à de telles accusations des politiciens occidentaux?
Réponse: Nous avons fourni à ce sujet un commentaire détaillé, qui est disponible sur le site officiel du Ministère des Affaires étrangères. J’ai formulé des commentaires à ce sujet. Ces accusations sont des aberrations, des mensonges – et tous les synonymes qui vont avec. Pourquoi disent-ils cela? Quels sont les faits concrets et les arguments qu’ils invoquent? Nous l’ignorons. Nous étions immédiatement et sincèrement intéressés par l’envoi d’inspecteurs de l’OIAC sur place, nous avons fait déclarations publiques à ce sujet. Qui plus est, nous avons contacté les autorités syriennes pour que tous les documents, notamment les visas, soient délivrés aux inspecteurs le plus vite possible. Nous avons demandé à la Syrie, via les canaux bilatéraux, de faire preuve d’une rapidité maximale et d’une approche constructive dans cette affaire. Nous ne sommes pas les organisateurs de ce voyage – l’Onu, l’OIAC et la Syrie le sont – mais à chaque fois nous avons proposé notre coopération, même en matière de sécurité.
Il y a une autre nuance. Nous sommes habitués à être accusés de tout, c’est pourquoi même quand nous avons proposé notre contribution en matière de sécurité, honnêtement, il n’était pas garanti que nous serions immunisés contre les accusations de vouloir ainsi nous joindre à l’organisation de cette mission pour influencer sa décision – il n’en est rien! C’est uniquement et seulement parce que l’Onu a affiché sa préoccupation pour des raisons évidentes, parce que les terroristes avaient à nouveau bombardé cette zone, que la Russie a tout fait en tenant compte des questions de sécurité. Pour quelle raison le Ministère français des Affaires étrangères a-t-il déclaré que, soi-disant, la Russie faisait obstacle? On l’ignore. Comme ils ont publié un rapport sur l’attaque chimique avec de telles erreurs, peut-être ne leur a-t-on pas tout montré correctement. C’est difficile à dire.
Question: Des dizaines de médias et associations russes ont été enthousiasmés par l’initiative de Rossotroudnitchestvo et de l’Institut des relations internationales de Moscou (MGIMO) baptisée “Highly Likely Welcome Back” offrant la possibilité aux étudiants russes qui étudient actuellement au Royaume-Uni de revenir dans les universités russes. Nous voudrions connaître la position officielle du Ministère des Affaires étrangères à ce sujet. Soutiendra-t-il cette initiative?
Réponse: C’est effectivement un programme de Rossotroudnitchestvo. Je pense que cette structure est tout à fait capable de fournir des commentaires à ce sujet. Je peux dire que depuis de nombreuses années, Rossotroudnitchestvo travaille pour soutenir les liens d’affaires et culturels avec nos compatriotes qui vivent à l’étranger. Aux thèmes traditionnels s’est ajouté un dialogue avec les spécialistes qui possèdent des qualifications et une expérience, notamment dans le domaine de l’économique numérique. En 2017, la Russie a adopté un grand programme de développement de l’économie numérique appelé à changer la plupart des secteurs de la vie quotidienne – de l’éducation à la santé en passant par les transports et les systèmes de paiement. Un axe central de ce travail est la préparation et le recrutement de cadres en coopération avec le Ministère du Développement économique et le Ministère de l’Éducation et de la Science. L’agence Rossotroudnitchestvo conçoit son rôle en tant que plateforme de communication pour les étudiants, les diplômés, les jeunes spécialistes, les centres de formation, les établissements d’études secondaires et supérieures et évidemment les employeurs potentiels. Ses partenaires à l’étranger sont les associations d’étudiants russophones, les organisations de compatriotes et les citoyens russes actifs.
Selon Rossotroudnitchestvo, ce projet sera un premier pas vers la création d’un écosystème d’économie numérique en Russie. Je pense qu’il faut également rappeler que, malheureusement, les représentants de la diaspora russophone dans différents pays, surtout au Royaume-Uni, font l’objet d’une attention renforcée des autorités publiques. Parfois, cela s’exprime par une attitude particulière au moment de l’accomplissement de certaines formalités, notamment en matière de visas.
La faculté d’administration et de politique du MGIMO, le Fonds de développement de la société de l’information et la plateforme Aktoum, en coopération avec Rossotroudnitchestvo, ont décidé de créer les conditions pour nos compatriotes étudiant au Royaume-Uni et dans d’autres pays qui voudraient poursuivre leurs études et trouver un travail dans les plus grandes compagnies russes, ou qui sont confrontés à une attitude hostile dans leur pays de séjour. Cette initiative ne se limite pas aux quotas, à la liste des spécialités, à une région, à la liste des établissements scolaires ou aux employeurs. Dans les régions russes et dans les pays de séjour des compatriotes russes, chaque spécialiste hautement qualifié bénéficiera d’une approche individuelle pour tracer sa trajectoire professionnelle.
Je pense que vous aussi, vous pouvez poser vos questions à Rossotroudnitchestvo. C’était une brève citation de leur position. Les étudiants russes des universités étrangères peuvent poser leurs questions en adhérant à un groupe Facebook dédié, qui s’appelle comme vous l’avez dit. Les modérateurs de ce groupe sont prêts à répondre à toutes les questions. Interrogez Rossotroudnitchestvo pour avoir des commentaires détaillés et intéressants.
Question: Il y a une semaine, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’est entretenu avec le Ministre nord-coréen des Affaires étrangères Ri Yong-ho. Ce dernier a-t-il exprimé l’intention de relancer les négociations à Six? Y a-t-il de nouvelles informations, via les canaux diplomatiques, sur la préparation de pourparlers au sommet entre la Russie et la Corée du Nord?
Réponse: En ce qui concerne les pourparlers au sommet, c’est l’Administration du Président russe qui s’en charge.
Quant aux négociations à Six, nous constatons (et vous le voyez) une intensification des contacts bilatéraux avec les membres des Six.
Question: L’agence de presse Interfax a écrit que l’Ambassade de Russie à Washington avait reçu une lettre de la Maison blanche informant qu’il n’y aurait pas de nouvelles sanctions pour l’instant. Pouvez-vous le confirmer? 
Réponse: La question ne date pas d’aujourd’hui mais du début de semaine. Nous avons confirmé cette information le jour même.
Question: Aujourd’hui, l’agence Interfax, se référant à une source militaro-diplomatique russe, a annoncé que l’opposition syrienne et le Front al-Nosra renforçaient leurs actions au sud de la Syrie pour y créer des autonomies avec le soutien des USA. Avez-vous des détails ou des informations officielles à ce sujet? 
Réponse: J’ai vu ces commentaires. Nous détenons cette information. Elle correspond à la réalité et nous constatons ces tendances.
Au cours des dernières semaines, la situation au sud de la Syrie s’est significativement aggravée. Dans la vallée de la rivière Yarmouk, contrairement aux déclarations des Américains, les rôles principaux sont occupés aujourd’hui non seulement par l’Armée syrienne libre, mais également par le Front al-Nosra et les groupuscules de Daech. Des convois transportant prétendument une aide humanitaire arrivent régulièrement dans cette zone via la frontière jordanienne. En réalité, les chargements transportés par ces convois n’ont rien d’une aide humanitaire. Il faudra encore découvrir quels sont ces chargements et ce qu’ils contiennent. La projection de cette “aide humanitaire” est contrôlée directement par les Américains.
Dans le cadre du travail du centre de surveillance à Amman, on rapporte systématiquement aux représentants jordaniens et américains les attaques de combattants contre les forces gouvernementales dans ces régions. Cependant, personne ne prend de mesures pour stabiliser la situation et éliminer les terroristes. Sur ce fond, les combattants mènent des activités intensives pour élargir les territoires qu’ils contrôlent.
Début avril déjà, le QG opérationnel conjoint d’al-Nosra à Deraa a envoyé au commandement d’autres groupes dans les provinces de Soueïda, de Deraa et de Quneitra un appel à coordonner les actions pour lancer une offensive synchronisée contre les forces gouvernementales syriennes.
Pour mener l’offensive contre les positions des forces gouvernementales, rien que le Front al-Nosra et l’Armée syrienne libre qui collabore avec lui ont rassemblé plus de 12 000 combattants ainsi que des centaines de véhicules, des dizaines de canons et de lance-roquettes multiples reçus via les couloirs contrôlés par des groupes armés illégaux à la frontière avec Israël et la Jordanie.
Comme toujours, les déclarations des combattants sur les prétendues violations du régime de désescalade par les forces gouvernementales servent de prétexte pour lancer l’offensive. Pour renforcer cet effet pourraient être organisées de nouvelles opérations avec l’utilisation de différentes provocations contre la population civile. Après cela, les combattants pourront lancer une offensive synchronisée contre les positions des forces gouvernementales.
L’objectif final de l’opération planifiée consiste à prendre et à créer, sous le patronat des USA, une entité territoriale indépendante de Damas avec une capitale à Deraa par analogie avec les territoires contrôlés par l’Armée syrienne libre au nord-est de la Syrie.
Question: Comment les changements politiques à Cuba et le départ annoncé de Raul Castro se refléteront-ils sur les relations entre Moscou et La Havane? Quelle est la position de la Russie?
Réponse: Je demanderai des précisions aux experts à ce sujet pour vous donner des informations plus détaillées.
Des journalistes américains sont souvent venus nous demander si nous savions quelque chose des “attaques acoustiques” contre les diplomates américains et même canadiens, je crois. Il y a quelques jours, j’ai appris que le gouvernement canadien avait déclaré qu’il ne pouvait pas confirmer les “attaques acoustiques” contre ses diplomates. Ils voient que quelque chose se passe mais ne peuvent pas comprendre la nature de ces processus. Ils ont balayé la question des “attaques acoustiques”. Mais vous souvenez-vous de combien de temps c’est resté le sujet numéro 1 en ce qui concerne Cuba? Et à nouveau, est-ce que quelqu’un fera un démenti? Je comprends que ces publications ont été organisées de manière très rusée, une fois de plus à grands renforts de “highly likely”, ce qui a porté préjudice à Cuba et à son gouvernement. De plus, je crois que même la Russie a été impliquée dans cette affaire. Mais aujourd’hui le gouvernement canadien a tranquillement déclaré que cela n’avait rien à voir avec l’acoustique. Voilà, fin de la parenthèse.
Question: Il a été annoncé que le Comité d’enquête russe avait également ouvert une enquête sur l'”affaire Skripal”. Des mesures seront-elles prises si la Russie parvenait à prouver la culpabilité du Royaume-Uni dans cet incident?
Réponse: Cette question s’adresse aux forces de l’ordre. Nous livrons une appréciation politique et parlons des faits dont nous disposons. En ce qui concerne l’enquête, les accusations et les déclarations dont vous parlez sont du ressort des organes chargés de l’enquête et des forces de l’ordre. Vous avez raison, une enquête a été ouverte. Le Parquet et le Comité d’enquête russe commentent régulièrement les informations dont ils disposent.
Question: Annoncera-t-on publiquement les résultats du laboratoire suisse de Spiez, qui a également mené des recherches?
Réponse: Nous en avons déjà parlé aujourd’hui. Étant donné que nous constatons mensonge après mensonge (d’accord, appelez-le “dissimulation d’informations” si vous voulez, ce qui est une définition très étrange), nous voudrions que toutes les informations soient présentées à défaut d’être publiées. Vous comprenez, il y a tellement de mensonges dans cette histoire que nous ne pouvons pas comprendre ce qui, dans ces éprouvettes, ne peut pas être présenté à la Russie.
Question: Le Président américain Donald Trump a déclaré qu’il y a un mois, en Syrie, aurait éclaté un affrontement violent entre des soldats russes et américains qui aurait fait de nombreux morts.
Réponse: Si nous comprenons bien, il n’est pas question de soldats des forces armées russes régulières. Tout ce qui concerne les forces armées russes régulières est commenté rapidement, à votre demande ou de sa propre initiative, par le Ministère de la Défense. De quoi parlait Donald Trump? Peut-être de quelque chose qui n’est pas liée à l’aviation russe? Une fois de plus, ce n’est pas de notre ressort.
Question: Aujourd’hui à Bakou, le chef d’état-major des forces armées russes Valeri Guerassimov a rencontré le commandant suprême des forces alliées de l’Otan Curtis Scaparrotti pour évoquer différentes questions de coopération, notamment la sécurité régionale et la crise syrienne. On voudrait savoir ce que vous pensez du rôle de l’Azerbaïdjan dans ces pourparlers étant donné que Bakou a été choisie comme lieu de rencontre?
Réponse: Tous les commentaires ont été faits par les participants à la réunion. Ce n’est pas vraiment une question pour le Ministère des Affaires étrangères. Je pense que vous devriez vous adresser aux autorités compétentes.
Question: Qui représentera la Russie à l’exposition “Heydar Aliyev: Personnalité, Rôle, Mission” dont le vernissage est prévu en mai à Bakou? Prévoit-on la visite du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov?
Réponse: La visite de Sergueï Lavrov n’est pas prévue pour l’instant. Je demanderai des précisions pour savoir qui représentera la Russie.