Source : https://www.mediarelations-lb.org/article.php?id=14699&cid=94
Traduction : http://sayed7asan.blogspot.fr
Premièrement, les Irakiens ont résolu d’eux-mêmes leur choix, et ils ont pris la décision de faire face, de façonner leur destin et leur avenir par la lutte et par leurs propres mains. C’était là la première chose. Et par conséquent, pardon, ils n’ont pas attendu, ni l’Union des pays arabes, ni la réunion des Ministres des Affaires Etrangères arabes, ni les Rois et les Présidents des pays arabes, ni l’Organisation de la Coopération Islamique qui s’appelle maintenant Organisation de l’Entraide Islamique, ni la Communauté Internationale, ni l’Europe, ni l’Amérique, ni quiconque. Ca y est, ils ont compté sur (eux-mêmes)… Ils placé leur confiance en Dieu, et ils ont compté sur leur volonté, sur leurs hommes et leurs femmes, sur leur sang, sur leur djihad et leurs sacrifices. Bien sûr, il s’agit d’une leçon fondamentale quant à ce qui s’est passé en Irak depuis 3 ans jusqu’à ce jour, et de ce qui se passe actuellement.
Deuxièmement, ils se sont unis derrière ce choix patriotique : la Présidence, les Ministres, l’Assemblée, le gouvernement, les mouvements, les partis, les forces politiques, dans la diversité de leurs appartenances raciales et religieuses. Et comme je l’ai déjà dit à plusieurs occasions, il faut ici souligner que nombre de grands savants chez nos frères sunnites en Irak, ainsi que les dirigeants politiques sunnites, ont eu une position toute particulière et exceptionnelle. Pourquoi ? Tout simplement parce que certains ont œuvré, dès les premiers instants de l’attaque de Daech contre les Irakiens, à présenter le combat comme opposant les sunnites aux chiites, ce qui est vraiment dommage – et ce sont là les mêmes gouvernements, les mêmes Etats, les mêmes chaînes TV satellites, les mêmes personnalités, tout comme ils ont essayé de le faire en Syrie, au Liban, et comme ils ont présenté la guerre contre le Yémen, comme l’a déclaré leur orateur à la Mosquée Sacrée (La Mecque), comme quoi c’est une guerre entre les sunnites et les chiites.
Ce qui a contrecarré cette sédition, l’a éteinte et lui a obstrué la voie est la prise de position sincère, véridique et courageuse des savants et des dirigeants politiques sunnites en Irak, qui ont donné à cette bataille sa véritable dimension, disant bien que ce n’était pas une lutte sunnites-chiites mais la bataille des Irakiens contre les assassins, les criminels et les takfiris qui s’en prenaient à tous, menaçaient tout le monde, et versaient le sang de tous (sans distinction).
Ainsi, l’unité, en deuxième point, autour de ce choix, et troisièmement, l’entrée (massive) de tous sur le champ de bataille. Et c’est pourquoi les forces armées irakiennes, dans la diversité de leurs noms et de leurs intitulés, incluent tous les Irakiens, tous les fils du peuple irakien noble, grand et combattant, de même que pour (les forces de) la mobilisation populaire, auquel appartiennent naturellement davantage de chiites du fait de la composante démographique de l’Irak mais c’est une mobilisation patriote et populaire à laquelle ont participé de nombreuses appartenances différentes. Cette présence massive de l’ensemble des composantes du peuple irakien sur le terrain, les clans qui ont combattu aux côtés des forces armées irakiennes nationales, etc., etc., ce n’est pas simplement une prise de position politique, des paroles ou des discours, mais une présence (très) forte sur le terrain, une participation de tous (les Irakiens) sur le terrain.
Quatrièmement, le terrain (lui-même). La persévérance sur le terrain, le courage, les actes d’héroïsme, surtout dans les premiers moments, car la situation logistique était difficile avec des manques drastiques, et la surprise (de l’attaque de Daech) était très grande, malgré les grands problèmes, malgré les conditions météo très dures, malgré la géographie et la localisation de l’Irak, malgré le fait que les ennemis était fin prêts et que les amis ne l’étaient pas, il y eut des actes d’héroïsme et des sacrifices énormes.
Et le dernier facteur (il y en a encore d’autres mais je fais au plus synthétique) est le fait de ne pas s’en être remis à l’étranger (les pays occidentaux et leurs alliés). C’est un point très important, dont
doivent bénéficier (tirer les leçons) tous les peuples de la région qui font face aux menaces et aux dangers. Le fait de ne pas avoir écouté l’étranger.Cet étranger dont le rôle, depuis le début et jusqu’à présent, de refroidir le courage et l’ardeur, de dire aux Irakiens qu’ils ne parviendront pas à faire face à Daech car Daech est tel, tel et tel (invincible, monstrueux, etc.), de susciter les conflits, les séditions, les sensibilités, les différends entre les Irakiens au moment où ils avaient plus besoin que jamais d’unité, à maintenir les rangs dans la lutte contre cet ennemi terroriste, cet étranger qui les appelait à la reddition, qui (faisait tout pour) paralyser leur volonté et leur détermination, les Irakiens ne l’ont pas écouté et suivi, ils n’ont écouté ni les gouvernements, ni les Etats, ni les chaines TV satellite, ces chaines TV qui continuent jusqu’à présent à soutenir Daech, de manière indirecte.
Et de même, le fait de ne pas compter sur l’étranger, de ne pas l’écouter et de ne pas compter sur lui. Ils n’ont pas compté sur l’étranger. Ils n’ont attendu personne. Ils ont commencé (la lutte) par eux-mêmes, ils ont persévéré et vaincu, et ils continuent.
Mais lorsque les Américains ont parlé de 10 ans pour le moins, et 30 ans pour le plus, cela signifie qu’il y avait une vision, un projet, une pensée visant à investir dans Daech, à en profiter et à l’utiliser pour réaliser des projets et des objectifs précis qui, en toute certitude, ne sont pas dans les intérêts du peuple irakien, syrien, palestinien ou des peuples de la région, mais dans l’intérêt de l”hégémonie américaine et dans l’intérêt d’Israël.
C’est pourquoi on pourrait dire, car comme je l’ai dit cela mérite de s’y arrêter et d’y réfléchir, qu’en fin de compte, dans les dernières batailles, dernièrement, les Etats-Unis sont venus et ont apporté une certaine aide (à la lutte contre Daech). Mais qu’est-ce qu’il y a derrière cette aide ? Quand a-t-elle commencé ? Quelle est son ampleur ? Il faut s’y arrêter (et y réfléchir), car certains pourront nous dire « Mais pourquoi n’êtes-vous pas honnêtes ? Pourquoi ne parlez-vous pas de l’aide apportée par les Etats-Unis ? » Il y a actuellement des chaines TV arabes qui veulent présenter ce qui s’est passé à Mossoul comme un succès américain, une victoire américaine. Et c’est bien sûr un mensonge, une imposture, une confiscation (de la victoire due aux) efforts et aux sacrifices des Irakiens eux-mêmes.
En vérité, c’est là que nous disons qu’il faut se pencher sur la question. C’est-à-dire que par exemple, quand on revient aux discours de [Donald] Trump que j’ai évoqués à plus d’une occasion, dans lesquels il a accusé, avec des accusations véridiques – et il y a aussi des aveux d’autres responsables américains – que l’administration d’Obama et Madame [Hillary] Clinton lorsqu’elle était Secrétaire d’Etat sont ceux qui ont créé et fondé Daech, ont soutenu Daech, ont permis aux alliés régionaux de financer Daech, ont ouvert les frontières à Daech, ont vendu le pétrole daechiste à plus d’une frontière : la frontière turque, la frontière jordanienne et d’autres encore. Donc ce qui s’est passé (les dégâts causés par Daech), les Etats-Unis en sont les principaux responsables.
Eh bien, ensuite, pourquoi les Etats-Unis sont venus apporter leur aide ? Ont-ils découvert que ce choix avait échoué ? Que Daech, comme on dit en Libanais, les avait mis au pied du mur ? Etc., etc., etc.
Ils ont donc retourné leur veste et ont abandonné leur création, leur allié et leur instrument, car la base pour les Américains, ce n’est pas les valeurs, la morale ou les principes, mais bien les grands intérêts, car ils voulaient être associés à la victoire dont les signes avant-coureurs commençaient à apparaitre chez les soldats Irakiens, dans leur sang, leurs sacrifices, leur endurance et leur persévérance. Cela nécessite bien sûr qu’on s’y arrête posément et qu’on y réfléchisse, quoi qu’il en soit. […]