Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 14 août 2018, à l’occasion de la célébration du douzième anniversaire de la victoire de 2006.

Traduction : sayed7asan.blogspot.fr

Soutenez ce travail et abonnez-vous à la Page Facebook et à la chaine Vimeo pour contourner la censure.


Transcription :

[…] Deuxième point, Israël et la Syrie. (Les Etats-Unis et Israël) avaient prévu de faire tomber la Syrie si la Résistance au Liban était tombée en 2006. Car si la Résistance avait été vaincue en 2006, ils avaient prévu d’amener des forces multinationales au Liban –car l’armée israélienne n’aurait pas pu rester–, des forces américaines, françaises, anglaises, italiennes, etc., qui auraient pris position au Liban, fermé la frontière entre le Liban et la Syrie et assiégé la Syrie afin de la faire tomber. Cela ne s’est pas produit. Ces sept dernières années (de guerre) sont donc advenues pour faire tomber la Syrie d’une autre manière, à savoir cette guerre mondiale qui a été lancée contre la Syrie. 

Je vais évoquer la Syrie seulement du point de vue d’Israël. Israël est un partenaire à plein titre du projet de guerre contre la Syrie depuis 2011, et participe aux prises de décision et au plan américano-saoudo-occidental. Sur le terrain, Israël a fourni tout le soutien requis aux organisations armées dans le sud de la Syrie, tout le soutien logistique, médical, en armes, en denrées alimentaires et en informations, jusqu’à des interventions militaires ponctuelles pour venir en aide à ces groupes. Et nous nous souvenons tous, durant ces sept dernières années, des déclarations des responsables israéliens qui affirmaient que le Président Assad allait tomber dans 3 ou 5 mois, et que l’intérêt d’Israël était la chute de ce régime. 
Aujourd’hui, on trouve des gens (analystes, journalistes, responsables) du Golfe ou d’ailleurs qui philosophent sur le fait qu’Israël n’aurait jamais rien dit de tel, mais il suffit de se référer aux archives de ces sept dernières années, durant lesquelles tous les responsables de l’entité usurpatrice, sans exception, ont exprimé leurs espoirs de voir tomber le Président Assad et le régime syrien, et de voir ces groupes (terroristes) le remplacer. L’opposition syrienne, qui s’est rendue dans l’entité sioniste, a apporté des gages (d’amitié), et considéré Israël comme un ami, et Israël espérait voir Damas devenir une capitale amie ou alliée au lieu de rester une capitale ennemie. Tout cela est de notoriété publique.

Israël a fondé de grands espoirs, durant les sept dernières années de guerre contre la Syrie, (misant) sur la chute du régime (syrien) et son remplacement par un régime qui serait prêt à une résolution des différends avec lui. Israël a fondé des espoirs sur une destruction de l’armée syrienne telle qu’elle ne pourrait pas s’en relever à l’avenir. Israël a fondé des espoirs sur le fait que l’opposition syrienne, qui d’après leurs calculs allait s’emparer du pouvoir, s’empresserait de conclure des accords (de paix) avec lui. Israël a fondé des espoirs sur le fait que ces Syriens qui s’auto-désignent comme « l’opposition » abandonneraient le Golan (à Israël) dans un accord prochain. Et Israël a fondé des espoirs sur le fait que la communauté internationale lui donnerait le Golan et le reconnaitrait comme lui appartenant du fait des développements en Syrie, que la guerre se perpétue ou que le régime soit renversé.

Mais quelle est la situation aujourd’hui ? Car c’est du présent que nous parlons. Tels étaient leurs espoirs, et ils ont œuvré (sans relâche) à les concrétiser durant sept années, mais aujourd’hui, tous ces espoirs ont été dispersés aux quatre vents. Le monde n’est pas prêt à leur accorder le Golan –peut-être que Trump serait disposé à le reconnaître (comme israélien), mais la communauté internationale et le monde entier font aujourd’hui (humblement) la queue pour restaurer leurs relations avec la Syrie et l’Etat syrien. Et pour votre information, dans cette file d’attente, les services sécuritaires du monde entier sont plus nombreux que les diplomates, car aujourd’hui, le monde entier a peur du retour dans leur pays d’origine de dizaines de milliers (de terroristes) qu’ils ont amené en Irak et en Syrie de tous les pays du monde. Que vont-ils y faire (attentats, etc.) ? C’est pour cela qu’ils ont besoin de la Syrie et de la coopération sécuritaire avec la Syrie. Le monde n’accordera pas le Golan à Israël, et ne le reconnaîtra comme israélien ni dans un geste unilatéral, ni sous la pression (éventuelle) de Trump.

Israël fondait ses espoirs dans la chute de l’Etat syrien, mais l’Etat s’est maintenu. Israël espérait voir l’armée syrienne s’effondrer, mais hier encore, (Avigdor) Liberman (Ministre de la guerre israélien) lui-même disait –c’est son propos, ce n’est pas moi qui le dis– qu’il semblerait bien que l’armée syrienne redeviendra une armée plus grande et plus puissante que jamais, ayant durant sept années formidablement gagné en expérience. Et tout le monde sait bien que les batailles menées en Syrie (contre les terroristes) nécessitaient de grands esprits, des volontés inaltérables et des capacités colossales.

Plus encore, avant la guerre, Israël craignait l’armée syrienne en Syrie –il y avait également le peuple syrien qu’il sous-estime, mais il a tort–, mais s’y sont maintenant ajoutés, après la guerre, l’Iran et le Hezbollah. L’Iran et le Hezbollah (sont maintenant présents en Syrie). C’est là un échec (cuisant) pour Israël. Cela pose un (énorme) problème à Israël. Et c’est pourquoi aujourd’hui, Netanyahou, chaque jour, absolument chaque jour au sujet de la Syrie –il a maintenant accepté comme un fait le maintien du régime, des dirigeants et même de l’armée syrienne, mais la bataille qu’il mène aujourd’hui, la bataille politique de mendiant qu’il mène actuellement, est que l’Iran ne reste pas en Syrie, et que le Hezbollah ne reste pas en Syrie. 

Et j’ai vu que certains journalistes et analystes prétendaient que je m’apprêtais aujourd’hui à annoncer le retrait du Hezbollah de Syrie. Mais dans quel monde (illusoire) vivez-vous ? Qu’est-ce que vous lisez, qu’est-ce que vous regardez (comme informations) ? Si quelqu’un vous donne de telles informations, alors il se moque de vous.

Tel est le problème d’Israël aujourd’hui. Comment va-t-il faire sortir l’Iran de Syrie ? Comment va-t-il faire sortir le Hezbollah de Syrie ? Et voyez donc le degré d’impudence. Israël, vaincu en Syrie, prétend imposer ses conditions et a des exigences ! Tu es perdant. Tu es vaincu. Tu as échoué. Tu as perdu ton pari. Tes espoirs se sont dispersés aux quatre vents. Et tu viens nous poser tes conditions ? Bien sûr, je ne peux pas dire « mon cher ami » à Israël (même de manière ironique). Tu crois pouvoir poser tes conditions ? A qui prétends-tu les imposer ? Aux dirigeants syriens victorieux ? A l’Iran, au Hezbollah, à l’Axe de la Résistance ?

Voilà pour la Syrie en ce qui concerne Israël. Venons-en maintenant à Israël à l’intérieur de la Palestine (occupée)…. Car toute cette guerre a été menée pour Israël, et voilà dans quelle situation se trouve Israël aujourd’hui. Ils ont (lamentablement) échoué ici et là, ils sont (très) inquiets à tel et tel sujet, ceci et cela les effraient, ils quémandent telle et telle chose… 

Car par exemple, pour en revenir au Liban, en coulisses, vous savez qu’il y a énormément de pressions américaines sur l’Etat libanais pour régler la question de la frontière terrestre et maritime avec Israël. Mais dans l’intérêt de qui ? Dans l’intérêt du Liban ? Jamais de la vie. Ils veulent régler la question de la frontière terrestre et maritime (libano-israélienne) dans l’intérêt (exclusif) d’Israël. Et lorsque l’on parle de la frontière maritime, cela implique également (les ressources) en pétrole et en gaz. Mais ce temps est révolu. Le temps où Israël venait imposer ses conditions à la Syrie, le temps où Israël venait imposer ses conditions au Liban (est révolu), même si Israël est (pleinement) soutenu par les Etats-Unis et cent Etats-Unis. Ce n’est pas un propos impulsif ou émotionnel, c’est un propos confirmé par les faits, durant des dizaines d’années de confrontation, de résistance victorieuse, de sacrifices et de sang versé. […]

Prochaines parties sur la Palestine, le Yémen et l’Iran à venir.