Premier extrait : Forum International de Valdaï, 24 octobre 2014.
Et la seconde partie de ma question est la suivante : la Russie considère-t-elle ces violations mondiales des règles comme un signal pour changer sa position ? Il a été dit ici même, ces jours-ci, que la Russie ne peut pas être le leader dans la situation mondiale actuelle. Cependant, elle fait preuve des qualités d’un leader. Comment répondriez-vous à cela ?
VLADIMIR POUTINE : Puis-je vous demander de reformuler la seconde partie de votre question, s’il vous plaît ? Quelle est précisément votre deuxième question ?
VLADIMIR POUTINE : La Russie ne change jamais d’orientation. Nous sommes un pays avec une orientation traditionnelle qui met l’accent sur la coopération et la recherche de solutions communes. Voilà le premier point.
Deuxièmement, nous ne prétendons aucunement au leadership mondial. L’idéeque la Russie recherche une sorte d’exclusivité ou d’exceptionnalisme est totalement fausse. Je l’ai signalé dans mon discours. Nous n’exigeons pas de place spéciale sous le soleil, mais nous agissons simplement sur la base selon laquelle tous les participants au dialogue international doivent respecter les intérêts de chacun. Nous sommes prêts à respecter les intérêts de nos partenaires, mais nous attendons le même respect pour nos intérêts.
Nous n’avons pas changé notre attitude à l’égard de la situation au Moyen-Orient, du programme nucléaire iranien, de la crise nord-coréenne, de la lutte contre le terrorismeet la criminalité en général, du trafic de drogue. Nous n’avons jamais modifié la moindre de nos priorités, même sous la pressiond’actions hostiles de la part de nos partenaires occidentaux, qui sont menés, cela est manifeste dans les circonstances actuelles et nous le savons tous, par les États-Unis. Même face à des sanctions, nous n’avons pas changé de position.
Mais ici aussi, toute chose à ses limites. Je présume qu’il est possible que des circonstances extérieures puissent nous contraindre à changer certaines de nos positions, mais jusqu’à présent, de telles situations extrêmesne se sont pas présentées, et nous n’avons pas l’intention de changer quoi que ce soit. Voilà pour la première question.
Je ne comprends pas pourquoi les gensqui vivent en Crimée n’auraient pas ce droit, autant que les personnes qui vivent, disons, au Kosovo. Cela a également été mentionné ici. Pourquoi est-ce que dans un cas, le blanc est considéré commeblanc, et dans un autre cas, le mêmeblanc est déclaré noir ? C’est complètement absurde, et nous n’accepterons jamais cela. Voilà le premier point.
Le deuxième point concernant ce sujet est une chose extrêmement importante que personne n’évoque, et sur laquelle je tiens à attirer l’attention. Que s’est-il passé en Crimée ? Tout d’abord, un coup d’Etata renversé le régime légitime à Kiev. Quoi que les gens puissent dire, c’est pour moi une évidence : il y a eu une prise du pouvoir par les armes.
Dans divers endroits du monde, des gens ont accueilli ces événements avec bienveillance, ne réalisant pas à quoi cela pourrait mener, tandis que dans d’autres régions, les populations étaient terrifiées de voir que des extrémistes, des nationalistes et des gens d’extrême droite, y compris des néo-nazis, s’étaient emparés du pouvoir. Ces populations craignaient pourleur avenir et pour leurs familles, et elles ont réagi en conséquence. En Crimée, le peuple a tenu un référendum.
Je souhaite attirer votre attention sur cela. Ce n’est pas en vain que nous, en Russie, disons qu’un référendum a été organisé en Crimée. La décision de tenir unréférendum a été prise par l’autorité représentative légitime de Crimée, à savoir le Parlement de Crimée, élu il y a quelques années selon la loi ukrainienne, et avant tous ces graves événements. Cette autorité légitime a annoncé un référendum, puis sur la base des résultats de ce référendum, tout comme le Kosovo, ils ont adopté une déclaration d’indépendance, puis ont demandé à la Fédération de Russie d’accepter la Crimée au sein de l’Etat russe.
Vous savez, quoi qu’on puisse dire, et quels que soient les efforts de contorsion déployés pour agencer les faits, il sera très difficile de récuser ce point de vue, étant donnée la formulation de la décision du tribunal de l’ONU qui a clairement indiqué, au sujet du précédent du Kosovo, que le consentement du pouvoir suprême d’un pays quant à la question de l’autodétermination n’est pas nécessaire.
Toutes les règles régissant la vie internationale après la Seconde Guerremondiale ont été conçues pour un système bipolaire. Il est vrai que l’Union soviétique était désignée comme « la Haute-Volta dotée de missiles ». Peut-être, mais elle avait effectivement des tas de missiles. De plus, nous avions des personnalités politiques aussi brillantes que Nikita Khrouchtchev, qui a martelé le pupitre de l’ONU avec sa chaussure, n’est-ce pas ? Et le monde entier, principalement les Etats-Unis et l’OTAN, se disaient : « Oh, il vaut mieux laisser ce Nikita tranquille, ce fou serait capable de lancer un missile, et ils en ont des tas, alors il est préférable de les traiter avec respect. »
Maintenant que l’Union soviétique n’existe plus, quelle est la situation et quelles sont les tentations ? Nul besoin de prendre en considération le point de vue de la Russie, qui est très affaiblie, ayant subi des transformations lors de l’effondrement de l’Union soviétique, et nous pouvons donc faire ce que nous voulons, bafouer toutes les règles et toutes les lois.
C’est exactement ce qui se passe. Dominique [de Villepin] ici présent a mentionné l’Irak, la Libye, l’Afghanistan, et avant cela la Yougoslavie. Est-ce que tout cela a été géré conformément au droit international ? Vous voulez nous faire avaler ces boniments ?
Cela signifie que certains pourraient agir à leur guise et bafouer toutes les lois, alors que nous n’aurions même pas la possibilité de protéger les intérêts vitaux de la population russophone et russe en Crimée ? Jamais de la vie !
Je voudrais que tout le monde comprenne cela. Il faut que nous nous débarrassions de cette tentation et de ces tentatives de remodeler le monde à notre convenance. Nous devons construire un système équilibré d’intérêts et de relations qui est préfiguré dans le monde depuis longtemps, et pour cela, il faut seulement être respectueux.
Oui, comme je l’ai déjà dit, nous sommes bien conscients du fait que le monde a changé, et nous sommes prêts à le prendre en considération et à ajuster ce système en conséquence, mais nous ne permettrons jamais à quiconque de complètement ignorer nos intérêts.
La Russie prétend-elle à un quelconque leadership ? Nous n’avons pas besoin d’être une superpuissance, non, cela ne serait qu’une charge supplémentaire pour nous. J’ai déjà évoqué la taïga : elle est immense, inépuisable, et rien que pour développer nos territoires, nous avons besoin de beaucoup de temps, d’efforts et de ressources.
Nous n’avons aucunement besoin de nous ingérer ici ou là, de donner des ordres et de commander les autres, mais nous voulons également que les autres ne se mêlent pas de nos affaires et cessent de se poser en maîtres du sort du monde entier. C’est tout. Et s’il y a un domaine dans lequel la Russie pourrait être un leader, c’est dans la défense des normes du droit international.
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[…] ANTON VERNITSKY : Anton Vernitsky, de la première chaîne [de Russie]. Vladimir Vladimirovitch, tous les problèmes actuels auxquels notre économie est soumise ne constituent-ils pas le prix à payerpour notre action en Crimée ? Peut-être qu’il est temps d’être honnête à ce sujet et de le reconnaître.
VLADIMIR POUTINE : Non, ce n’est pas le prix que nous devons payer pour la Crimée. C’est en réalité le prix que nous devons payer pour notre aspiration naturelle à nous préserver en tant que nation, en tant que civilisation, en tant qu’Etat. Je vais vous expliquer cela.
Un soutien direct et total au terrorisme dans le Caucase du Nord. Ils ont directement soutenu le terrorisme, vous comprenez ? Est-ce que c’est ainsi que des partenaires se comportent, normalement ? Je n’entrerai pas dans les détails à ce sujet, mais c’est un fait établi, connu et reconnu de tous.
Permettez-moi de vous rappeler comment le pays se préparait pour les Jeux olympiques de 2014, notre inspiration et notre enthousiasme pour l’organisation d’un événement festifnon seulement pour les amateurs de sport russes, mais pour les fans de sport du monde entier. Cependant, et c’est là un fait évident, des tentatives sans précédentet manifestement coordonnées ont été orchestrées afin de discréditer nos efforts pour organiser et héberger les Jeux olympiques, et perturber leur déroulement même. C’est un fait évident ! Pourquoi ont-ils fait ça ? A quoi cela servait-il ? Et je pourrais multiplier les exemples indéfiniment.
Vous savez que durant la réunion du forum de Valdaï, j’ai donné l’exemple de notre symbole le plus emblématique, à savoir celui d’un ours qui veille sur sa taïga. Vous savez quel est le problème ? En poursuivant cette analogie, je me dis parfois qu’il vaudrait peut-être mieux que notre ours se tienne à l’écart. Peut-être qu’il devrait s’asseoir docilement, arrêter de chasser les sangliers et les marcassins à travers la taïga et commencer à manger des baies et du miel. Peut-être qu’alors on le laissera tranquille ?
Car nous avons entendu dire même par des responsables haut placés, et à plusieurs reprises, qu’il est injuste que la Sibérie, avec ses immenses richesses, appartienne entièrement à la Russie. Pourquoi donc est-ce injuste ? Il serait donc juste d’arracher le Texas au Mexique, mais injuste que nous exploitions notre propre territoire – non, nous aurions le devoir de partager ?!
Et ensuite, après que toutes les griffes et les dents aient été arrachées, l’ours ne sera plus d’aucune utilité. Peut-être qu’ils l’empailleront, et ça sera fini.
Et si nous considérons que l’un de nos problèmes actuels – y compris notre économie à cause des sanctions – est crucial, ce qui est le cas, car l’impact des sanctions économiques représente 25 à 30 % de l’ensemble de nos problèmes... Mais nous devons prendre une décision : est-ce que nous souhaitons poursuivre de l’avant et lutter, faire évoluer notre économie pour le mieux, soit dit en passant, car nous pouvons profiter de la situation actuelle pour la retourner à notre avantage, et faire en sorte que notre structureéconomique devienne plus indépendante, est-ce que nous voulons passer par tout ce processus, ou est-ce que nous voulons voir notre peau accrochée sur un mur. C’est le choix que nous devons faire, et cela n’a rien à voir avec la Crimée. […]
Ont était 3 milliards en 1970 et bientôt nous seront 8 milliards d être humain que et la planète ne peut plus nourrires et ont ne peut plus faire de guerre nucléaire sans s autodetruire et surtout avec le parque nucléaire mondial ,moi je dit que sa prend un contrôle des naissances mondiale pour réduire la populations sinon ont va s autodétruite
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