Discours de Sayed Hassan Nasrallah, Secrétaire Général du Hezbollah, le 29 mars 2014 – Sous-titres français

Dans ce discours, Sayed Nasrallah rappelle que l’intervention du Hezbollah en Syrie avait initialement pour objectif d’empêcher que les terroristes profanent le tombeau de Sayeda Zaynab, ce qui aurait créé de graves conflits sectaires entre sunnites et chiites. Quant à la Turquie, son intervention et son soutien aux terroristes sont dûs à sa soumission à l’Alliance Atlantique (OTAN) et à sa volonté d’intégrer l’Union Européenne.

Fichier sous-titres : TheKeysToEternity (http://www.youtube.com/user/TheKeysToEternity)

Traduction : http://www.sayed7asan.blogspot.fr


Retranscription :


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Le dernier point que je veux évoquer et sur lequel je veux conclure est qu’aujourd’hui, toute la campagne menée contre la Résistance au Liban insiste sur un point principal, à savoir (notre) intervention en Syrie. (Nos adversaires) prétendent : « vous êtes intervenus en Syrie, cela a mis fin au consensus national » – mais nous avons déjà réfuté cela. « Vous êtes intervenus en Syrie, cela a changé le statut des armes qui ne peuvent plus à présent  être considérées comme consacrées à la Résistance. » Ah bon, parce qu’auparavant vous les considériez comme les armes de la Résistance ? Quoi qu’il en soit, voilà ce que certains prétendent actuellement. Et cette intervention, cette position sont actuellement considérées comme le principal problème et mises en avant de manière permanente, depuis un moment et jusqu’à ce jour, et cela est martelé chaque jour. Je voudrais – car cette question occupe tout le pays, et nous tous – l’évoquer quelque peu dans cette dernière partie de mon discours.
Même depuis le début – vous voyez, le problème que l’autre groupe (politique) au Liban a avec nous, et (le problème) que les gouvernements et les régimes du monde arabe et islamique ont, et (le problème que) les gouvernements et régimes du monde entier ont avec nous, sur le dossier syrien, est dû à notre position politique, (et) non pas à notre intervention militaire.
Notre intervention militaire a eu lieu tardivement, et comme nous l’avons souligné, elle est survenue après que tous (les partis) soient intervenus, (après que) tous les partis soient venus, et après que tous les partis aient combattu. Nous sommes arrivés très tard. Le problème (véritable) était notre prise de position politique. Le problème, c’est que dès le premier jour, nous nous sommes prononcés en ces termes : nous ne soutenons pas le conflit actuel en Syrie, nous ne soutenons pas le renversement du régime ni de l’Etat, nous sommes en faveur des réformes, d’une solution politique, du dialogue politique, nous sommes en faveur de la réalisation des aspirations légitimes du peuple, mais nous ne sommes aucunement favorables à ce que quiconque (agisse) en Syrie en vue de briser, abattre, détruire et ruiner (le pays), et pour imposer des décisions stratégiques majeures (à la Syrie) – et la (véritable) question est ici, avant les réformes et les revendications, la (véritable) question est celle des grands choix stratégiques.
Eh bien, nous avons pris (publiquement) cette position, mais il y avait un groupe important qui agissait en fonction d’une autre position. Ce qui était exigé de nous est que nous acceptions leur position, que nous y adhérions. Et parce que nous avons refusé d’y adhérer, la guerre a été menée contre nous également. Le problème est donc essentiellement lié à notre position politique, et non à notre intervention militaire. « Quelque chose d’énorme se prépare dans la région, venez donc et intégrez-vous à ce mouvement, ou alors, préparez-vous à être éradiqués. » Telle était la tempête qui allait s’abattre sur notre région. Ce qui était exigé est que nous nous prosternions tous devant ce projet, ou que nous soyons menés par lui, ou que nous nous inclinions devant lui. C’est-à-dire que le seuil minimum de « foi » qui était toléré est que nous nous inclinions face à cette tempête. Nous n’avons pas adhéré à ce projet, nous ne l’avons pas soutenu, et nous ne nous sommes pas inclinés face à lui. Car nous considérions que cette tempête représentait un grand danger stratégique et existentiel pour la Syrie, le Liban, la Palestine, et toute la région, et nous l’avons bien assez expliqué par le passé, donc nous n’y reviendrons pas aujourd’hui.
Nous avons donc pris une position politique. Avec le temps, oui, notre position a progressivement évolué, et nous sommes entrés sur le champ de bataille – et il va me falloir quelques minutes de plus (pour l’expliquer). Eh bien, tous les Libanais savent cela, nous en avons parlé dans les médias, et certaines personnes nous ont même sévèrement reproché d’avoir fourni de tels détails (sur notre intervention) : la première intervention militaire, qui était (très) limitée, à savoir quelques dizaines de membres du Hezbollah, a eu lieu lorsque les frères se sont rendus dans (la région de) la Ghouta Occidentale, dans la ville (du mausolée de) Sayeda Zeinab (fille de l’Imam Ali) – que la paix soit sur elle. Cela s’est produit il y a un an et demi, ou un peu plus, lorsque la plus grande partie de la Ghouta Occidentale a été conquise par les groupes armés – pas toute entière, mais la plus grande partie –, et que les groupes armés sont parvenus à 200 mètres du mausolée de Sayeda Zeinab, que la paix soit sur elle. Et notre analyse fut la suivante : premièrement, l’importance religieuse de ce mausolée, pour tous les musulmans, est si grande que, deuxièmement, la destruction de ce mausolée poserait les bases, ou fomenterait des conflits sectaires dans plus d’une région du monde musulman.
Eh bien, nous avons donc apporté notre aide ; il y avait des forces armées syriennes sur place, et des forces de défense nationale, et les populations et résidents de la ville défendaient également le mausolée. Nous avons donc envoyé quelques dizaines de combattants pour aider à la défense (de cette zone). C’est tout. Eh bien, cette prise de position a été critiquée. 
Aujourd’hui, il y a un Etat très important – (du moins) il se considère tel – un Etat au sein de l’Alliance Atlantique (OTAN), qui fait de gros efforts pour devenir membre de l’Union Européenne, et certains le considèrent comme un modèle – je parle de la Turquie. « La première lettre de son nom est… la Turquie. »  Oui, la Turquie… Aujourd’hui, le gouvernement turc s’élève et affirme : il y a là une tombe, ou une stèle de l’arrière-grand-père d’un dynaste Ottoman, personnalité qui, si on demande à l’ensemble des peuples musulmans: « quel est son nom ? » – pour être franc, même moi, je ne connais pas son nom. Je ne vais pas vous le cacher, j’ai lu (son nom), mais je l’ai oublié, et je n’ai pas pu vous le retrouver. Eh bien, qui donc le connaît dans le monde musulman, quelle est son importance pour les musulmans ? A-t-il une quelconque importance pour la conscience et les sentiments des musulmans, qu’ils soient chi’ites ou sunnites ? Malgré cela, on reconnaît à la Turquie le droit d’envisager une intervention militaire, et de violer la souveraineté d’un autre Etat, à savoir l’Etat syrien, de faire des plans, etc., car il y aurait une possibilité que l’EIIL (Etat Islamique d’Irak et du Levant)  vienne profaner cette tombe. Eh bien, pourquoi auriez-vous ce droit – car nous parlons ici de poésie, de littérature, de logique – pourquoi auriez-vous ce droit et pas nous ? Nous sommes intervenus pour défendre un mausolée qui est respecté par tous les musulmans, et pour (défendre) une personnalité qui est respectée et considérée comme sainte par tous les musulmans, car c’est la petite-fille du Prophète de l’Islam, Mohamed,  que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui et sa famille. Qui est donc (la personnalité) pour laquelle vous êtes prêts à mener une guerre régionale ? Vous êtes prêts à mener une guerre régionale ! Oui, et dans le cas (du mausolée défendu par le Hezbollah) il y a une menace réelle, alors que dans le cas (que vous prétextez) il n’y en a pas.
Et plus encore, nous n’avons pas violé la souveraineté de la Syrie, et ce n’est évidemment pas là quelque chose de nouveau : le Président Bachar en a parlé (lui-même) il y a quelque temps, car la question lui a été posée, et il a répondu que la Résistance (le Hezbollah) est intervenue en Syrie avec l’accord du gouvernement syrien. Maintenant on me dira : « mais vous avez violé la souveraineté du Liban par cette action ». Ce point est controversé. Cependant, pour le moins, nous n’avons pas violé la souveraineté de la Syrie. Eh bien, aujourd’hui, un membre de l’Alliance Atlantique, et un candidat à l’accès à l’Union Européenne, est occupé à préparer une guerre régionale et une intervention directe en Syrie, au prétexte qu’il y aurait (en Syrie) la tombe d’un ancêtre d’un dynaste Ottoman – de l’Empire Ottoman – et que l’EIIL pourrait… et peut-être que la Turquie pourrait demander elle-même à l’EIIL de la détruire, Dieu seul le sait.

(…)