J’ai immédiatement effectué cet appel, mais en vain, ma contestation ayant été rejetée en 12h (voir ci-dessous). Je l’avais également fait pour une autre vidéo qui m’a valu un premier avertissement en octobre (sa transcription est disponible ici : Daech est l’allié d’Israël et vise La Mecque et Médine), mais après bientôt deux mois, je n’ai toujours pas reçu de réponse.

Comme on peut le voir dans les textes des deux discours incriminés, il n’y a rien de légalement répréhensible dans les propos de Sayed Hassan Nasrallah (pas d’appels à la haine, au meurtre, etc.), mais simplement un appel à lutter contre Daech et contre Israël, dont la collusion est rappelée, ainsi qu’une annonce de la libération prochaine de la Palestine, certes par la force : rappelons que la lutte armée contre un occupant est légitime selon les conventions internationales (Résolution 37/43 des Nations Unies du 3 décembre 1982 réaffirmant « la légitimité de la lutte des peuples pour l’indépendance, l’intégrité territoriale, l’unité nationale et la libération de la domination coloniale et étrangère par tous les moyens disponibles, y compris la lutte armée »). Un appel au démantèlement de l’Etat colonial, raciste et terroriste qu’est Israël, champion des violations du droit international et des droits de l’homme, relève donc de la liberté d’expression et constitue un message politique légitime. 

Une application sans discernement de l’interdiction d’ « encourage[r] à commettre des actes de violence » de Youtube, indifférente au contexte et à la légitimité des combats, aurait mené par le passé à la censure de l’Appel du Général de Gaulle le 18 juin 1940 encourageant à la résistance contre le nazisme, ou de discours d’Aimé Césaire contre le colonialisme, et entrainerait dans le présent la censure d’appels à la lutte contre le terrorisme, voir de tout propos de responsables politiques ou militaires dans un cadre guerrier, qui n’auraient pas (eu) leur place sur Youtube d’après cette compréhension littéraliste du Règlement. Du reste, lannonce même de Donald Trump concernant la reconnaissance dAl-Quds (Jérusalem) comme capitale d’Israël, propos autrement plus  « choquant » pour des centaines de millions de personnes dans le monde, et illégal selon le droit international, ne saurait être supprimée, le droit à l’information, qui doit également s’étendre à ceux qui sont opposés à cette décision, devant primer en la matièrr. Du reste, si par le passé les médias alternatifs (et les réseaux sociaux, notamment Youtube) étaient la seule source relayant les discours de Sayed Hassan Nasrallah,  ils sont maintenant rapportés par toute la presse mainstream (Le MondeLe Figaro, Libération, La Croix, BFM, New York Times, Washington Post, Daily Mail, …). Youtube deviendrait-il une exception après avoir été un précurseur ?

Pour s’assurer qu’il ne s’agit pas non plus d’un « discours encourageant ou cautionnant la violence envers des individus ou des groupes en raison de leur race, origine ethnique, religion », visé par un autre alinéa du Règlement de Youtube, il suffit de considérer que même des personnalités et organisations juives ont appelé au démantèlement de l’Etat d’ Israël. Sur la chaîne Youtube de l’une d’entre elles, on peut voir les Neturei Karta, orthodoxes juifs, brûler publiquement un drapeau israélien en plein Jérusalem pour exprimer leur opposition à l’existence même de cet Etat. Cela n’a, à juste titre, pas été dénoncé et/ou considéré comme un contenu violent ou choquant.

Cette suppression-éclair (en moins d’une demi-heure), ainsi que celles qui l’ont précédée, confirment que la liberté s’arrête aux frontières (interminablement extensibles) d’Israël, et que c’est bien la personne même de Sayed Hassan Nasrallah qui est victime de la censure de Youtube, également traqué par les cyber-délateurs de Tsahal, surtout en cette période très sensible (des pratiques de censures concertées entre Google et le gouvernement israélien ont été dénoncées par le passé et encore récemment). Elle s’inscrit dans le processus de suppression de toutes les chaînes relayant la voix de l’Axe de la Résistance en Occident, à travers une parodie de procédure légaliste qui bafoue la justice, la liberté d’expression et le droit à l’information. La principale chaine traduisant les discours de Sayed Hassan Nasrallah (ainsi que ceux de Bachar al-Assad, Sayed Ali Khamenei et Vladimir Poutine) en français et en anglais avait peu de chances d’y échapper. Rappelons qu’après trois avertissements, une chaîne est purement et simplement supprimée, ce qui en l’occurrence détruirait cinq ans d’archives précieuses (400 vidéos, plus de 6 millions de vues et bientôt 10 000 abonnés). Mais elle a l’avantage de confirmer l’importance de ce travail de traduction, et constitue un encouragement à le poursuivre et même à redoubler d’efforts.
Que peut-on faire face à cela ? Soutenir ce travail en suivant le blog et en s’abonnant à la chaîne Youtube Sayed Hasan (tant qu’elle existe; voir également la chaîne de secours : www.youtube.com/channel/UCCDYoxZ6SrcOVuE64RTcRIA), ainsi qu’aux comptes Dailymotion et Viméo de secours ; dénoncer cette censure et protester auprès de Google (voir ci-dessous) ; télécharger, (re)publier et partager les vidéos existantes au maximum (les sous-titres peuvent être obtenus avec Downsub, etc.), en privilégiant les plateformes alternatives – Dailymotion, Viméo, RuTube, etc., le théâtre de la guerre s’étendant également à l’information. Comme le préconisait Sayed Hassan Nasrallah, face à la machine de propagande adverse, une véritable Intifada électronique doit inonder les réseaux sociaux, qui doivent être transformés en champ de bataille quotidien. Les obstacles et les dangers sont grands, certes, mais la victoire n’a jamais été aussi proche.
Sayed Hasan
Pour contacter Google France : 8 rue de Londres, 75 009 Paris
Par téléphone : 01 42 68 53 00
Proposition de courrier/courriel type ci-dessous
Proposition de lettre-type :

Objet : Suppression d’une vidéo appelant à l’application du droit international
Madame, Monsieur,
Je vous écris pour protester contre la suppression d’une vidéo sur Youtube (https://www.youtube.com/watch?v=HoPAu9-gVSk)  le 14 décembre 2017, au prétexte d’un « non-respect des règles concernant le contenu violent ou choquant de YouTube », dont la transcription peut être retrouvée ici : http://sayed7asan.blogspot.fr/2017/12/hassan-nasrallah-nous-allons-liberer-al.html
La section du Règlement concernée par la violation alléguée a pour intitulé le contenu visuel ; or, le  seul contenu visuel de cette vidéo est un discours du Secrétaire Général du Hezbollah face à des manifestants, et ne présente absolument aucune image violente ou choquante. 
Dans cette section du règlement, il est aussi question de l’interdiction de l’incitation à la violence. Dans ce discours, Hassan Nasrallah appelle certes les Palestiniens et la Ligue Arabe à la lutte armée contre Israël et à la libération de la Palestine, au sein des territoires reconnus comme occupés par le droit international (cf. la Résolution 242 du 22 novembre 1967 exigeant le « Retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés »). Cependant, appeler à la lutte contre un occupant et à l’auto-détermination d’un peuple sur l’ensemble de son territoire n’est pas un appel à la haine ou au meurtre, mais simplement un appel à l’application des résolutions de l’ONU qui légitiment la lutte armée contre un occupant (cf. la Résolution 37/43 des Nations Unies du 3 décembre 1982 qui « Réaffirme la légitimité de la lutte des peuples pour l’indépendance, l’intégrité territoriale, l’unité nationale et la libération de la domination coloniale et étrangère par tous les moyens disponibles, y compris la lutte armée »). A ce titre, des vidéos comme les discours du Général de Gaulle appelant à la résistance contre le nazisme ou ceux d’Aimé Césaire contre le colonialisme par le passé, ou à la lutte contre le terrorisme aujourd’hui, voir tout discours politique dans un cadre guerrier, n’auraient pas (eu) leur place sur Youtube d’après cette compréhension littéraliste de votre Règlement. C’est du reste ce que suggère la suppression d’une autre vidéo de Sayed Hassan Nasrallah appelant à se soulever contre Daech, dont le texte est disponible ici : http://sayed7asan.blogspot.fr\2015\02\hassan-nasrallah-letat-islamique-veut.html? A moins que ce ne soit la question d’Israël qui soit un tabou. Si c’est le cas, votre plateforme ne saurait se prétendre neutre et apolitique, ni même prétendre à un rôle informatif en ce qui concerne l’actualité internationale, qui fait la part belle aux conflits.  
Au-delà du droit international, pour souligner le fait qu’il ne s’agit nullement d’un appel à la haine contre une communauté spécifique, ce qui serait répréhensible selon la loi, même des personnalités et organisations juives ont appelé au démantèlement de l’Etat colonial, raciste et terroriste qu’est Israël, champion des violations du droit international et des droits de l’homme. Sur la chaîne Youtube même de l’une d’entre elles, (https://www.youtube.com/watch?v=qCFCt2vZ8L4), on peut voir les Neturei Karta, orthodoxes juifs, brûler publiquement un drapeau israélien en plein Jérusalem pour exprimer leur opposition à l’existence même de cet Etat. Cela n’a, à juste titre, pas été dénoncé et/ou considéré comme un contenu violent ou choquant, mais comme un message politique parfaitement légitime relevant pleinement de la liberté d’expression.  
En cette période particulièrement sensible suite à la reconnaissance unilatérale de Jérusalem par Donald Trump comme capitale d’Israël, en violation de la résolution 242 des Nations Unies et du consensus international (un contenu choquant et violant le droit international, que Youtube n’a heureusement pas censuré, au nom du droit à l’information qui ne saurait être à géométrie variable), supprimer la voix d’une organisation résistante qui a participé à la libération de son territoire de 1982 à 2000, à la lutte contre Daech de 2013 à aujourd’hui, fait partie du gouvernement libanais reconnu par l’ensemble de la communauté internationale, est soutenue par des millions de personnes de toutes confessions à travers le monde, et, du moins en ce qui concerne Israël, relaye l’opinion de centaines de millions de musulmans  et de chrétiens dans le monde, constitue un acte de censure indigne qui contrevient à la liberté d’expression et au droit à l’information. Du reste, si par le passé les médias alternatifs (et les réseaux sociaux, notamment Youtube) étaient la seule source relayant les discours de Hassan Nasrallah,  ils sont maintenant rapportés par toute la presse mainstream (Le Monde, Le Figaro, Libération, La Croix, BFM, New York Times, Washington Post, Daily Mail, …). Youtube deviendrait-il une exception rétrograde après avoir été un précurseur ?
J’espère que vous pourrez procéder à la reconsidération de cette décision, qui met en danger de suppression cinq ans d’archives précieuses à l’actualité et à l’histoire (400 vidéos, plus de 6 millions de vues et bientôt 10 000 abonnés).
En vous remerciant par avance de votre attention,
Cordialement,
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